Mise à jour : 08 décembre 2020
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Comment diagnostique-t-on la goutte ?

Un excès d'acide urique dans le sang est souvent découvert au cours d'un examen de routine pour un dépistage ou une surveillance systématique. Lors d'une crise, l'atteinte typique des orteils et l'intensité de la douleur suffisent à diagnostiquer la maladie dans la plupart des cas.

Quels sont les traitements de la goutte ?

Les traitements de la goutte sont de 2 types : les médicaments qui visent à soulager une crise, et les médicaments pris au long cours pour prévenir les récidives. Lors de crise, la colchicine ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens, de type ibuprofène, sont prescrits. Après la crise, le taux sanguin d'acide urique est contrôlé par un régime alimentaire adapté et, éventuellement, par des médicaments qui doivent être pris toute la vie. Ces derniers mettent souvent plusieurs mois à agir.

Les médicaments pour soulager la crise de goutte

Une crise de goutte est traitée par la colchicine ou des médicaments anti-inflammatoires (AINS ou, éventuellement, corticoïdes). Parfois, les deux familles de médicaments sont associées.

La colchicine dans le traitement de la crise de goutte

La colchicine (COLCHICINE OPOCALCIUM, COLCHIMAX) doit être prise le plus tôt possible dans le traitement de la crise de goutte, en respectant strictement la dose prescrite par le médecin. Un surdosage provoque des effets indésirables graves, potentiellement mortels. En septembre 2011, l'Agence du médicament a publié une mise en garde suite à la survenue d’effets indésirables graves dus à des interactions médicamenteuses ayant entraîné un surdosage en colchicine. Il est rappelé que l’association de la colchicine avec les antibiotiques de la famille des macrolides ou la pristinamycine est formellement contre-indiquée. En cas de traitement avec un médicament contenant de la colchicine, celui-ci doit systématiquement être signalé au médecin lors de toute nouvelle prescription de médicaments. La survenue de vomissements ou de diarrhées, qui pourraient être le signe d’un surdosage, nécessite une consultation médicale rapide.

En juillet 2016, l'Agence du médicament a rappelé les règles de bon usage de la colchicine suite à des cas de décès (voir Colchicine : information de sécurité de l'ANSM, 07/2016). Une information similaire avait été faite en décembre 2013 (voir Médicament à base de colchicine : mises en garde suite à de nouveaux décès, 12/2013).

Liste des médicaments mise à jour : Mercredi 21 Février 2024
Antigoutteux : colchicine

Les anti-inflammatoires dans le traitement de la crise de goutte

Les AINS permettent de diminuer l’inflammation. Ils sont utilisés à la place de colchicine ou en association à de petites doses de colchicine. Leur dose est progressivement diminuée jusqu'à la guérison de la crise de goutte. Les AINS pourraient aggraver certaines infections.

Les corticoïdes peuvent être prescrits en injection intra-articulaire ou en comprimés en cas d’échec ou de contre-indication à la colchicine ou aux AINS.

Liste des médicaments mise à jour : Mercredi 21 Février 2024
AINS : indométacine
Légende
  • Médicament référent
  • Médicament générique

Les biothérapies dans le traitement de la crise de goutte

Un médicament de biothérapie, le canakinumab (ILARIS), dispose d’une indication dans le traitement de la crise de goutte. Il s’agit d’un anticorps monoclonal, un inhibiteur l'interleukine-1 qui modifie le système immunitaire et réduit l'inflammation. Il est réservé à certains patients (ayant au moins 3 crises de goutte par an) en cas de contre-indication, d’intolérance ou d’échec des AINS, de la colchicine et d’utilisation inappropriée des corticoïdes. Il est injecté en une dose unique.

Les médicaments pour prévenir les récidives de goutte

Après la crise, le taux élevé d'acide urique est combattu par un régime alimentaire adapté (voir ci-dessous) et, éventuellement, par des médicaments qui permettent de maintenir le taux d’acide urique sous un certain seuil (traitement hypo-uricémiant). Ce type de traitement vise à prévenir les récidives. Il doit être pris toute la vie et il est prescrit aux personnes qui présentent au moins deux crises de goutte par an et qui présentent des nodules d'acide urique au niveau des articulations (tophus). Ces médicaments préventifs peuvent aussi être prescrits après une première crise de goutte chez les patients de moins de 40 ans ou chez les personnes qui ont une maladie cardiovasculaire associée (angine de poitrine, HTA, etc.), ou une insuffisance rénale, ou un taux d’acide urique très élevé dans le sang. Ils agissent au bout de plusieurs mois et il n'est pas rare qu'une crise de goutte survienne pendant les premiers six mois de traitement. Un traitement des crises de goutte (colchicine à faible dose, AINS) est donc proposé pendant les 3 à 6 premiers mois.

Les différents traitements hypo-uricémiants peuvent freiner la fabrication de l’acide urique (allopurinol, fébuxostat) ou favoriser l’élimination de l’acide urique par les reins (probénécide).

L’allopurinol dans le traitement de fond de la goutte

L’allopurinol (ZYLORIC et ses génériques) est le traitement de fond de première intention. Il est débuté à distance de la crise de goutte et doit être pris à doses progressives. Les effets indésirables digestifs (nausées, vomissements, diarrhées) sont fréquents. Leur survenue ne contre-indique pas la poursuite du traitement.
Il peut provoquer une toxicité cutanée potentiellement grave (incluant des syndromes de Lyell et d’hypersensibilité médicamenteuse) qui impose l’arrêt du traitement et contre-indique formellement la reprise du médicament. La survenue d'une éruption cutanée d’évolution rapide, avec des lésions des muqueuses (bouche, yeux) ou de la fièvre nécessite l'arrêt immédiat du traitement et un avis médical rapide.

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  • Médicament référent
  • Médicament générique

Le fébuxostat dans le traitement de fond de la goutte

Le fébuxostat (ADENURIC et ses génériques) est prescrit dans les cas où un dépôt d’urates s’est déjà produit. Les effets indésirables les plus fréquents sont des nausées, des diarrhées, des maux de tête, des éruptions cutanées et des anomalies du bilan hépatique. De rares cas de réaction allergique grave, incluant des éruptions cutanées graves, ont été rapportés. En cas d’apparition d’une éruption cutanée progressive, accompagnée de bulles ou de lésions des muqueuses et d'une irritation oculaire, il faut arrêter le traitement et consulter un médecin en urgence. (voir ADENURIC comprimés : risque de réactions d'hypersensibilité, 07/2012). Une récente étude montre que le traitement par fébuxostat expose à un risque accru de mortalité chez les patients ayant des antécédents de maladies cardiovasculaires majeures (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral ou angor instable). Ce traitement doit donc être évité chez ces patients (voir ADENURIC et génériques : à éviter en cas de maladie cardiovasculaire majeure préexistante, 07/2019).

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  • Médicament référent
  • Médicament générique

Le probénécide dans le traitement de fond de la goutte

Le probénécide n’est proposé qu’en cas d’intolérance ou de résistance à l’allopurinol ou au fébuxostat. Il augmente l’élimination de l’acide urique dans les urines. Il intervient également dans l’élimination d’autres médicaments. Il faut signaler au médecin tous les autres traitements en cours.

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Hypo-uricémiants : probénécide

Quels sont les aliments déconseillés en cas de goutte ?

Les personnes sujettes aux crises de goutte devraient s'abstenir de consommer les aliments suivants en grande quantité ou trop souvent : abats, gibier, charcuterie, oie, canard, anchois, sardine, saumon, hareng, truite, coquillages et crustacés, champignons, épinards, chou-fleur, asperge, oseille et lentilles. Ces aliments sont riches en substances qui sont dégradées en acide urique par le corps.

De plus, il est conseillé aux personnes goutteuses de ne pas abuser de l'alcool et de manger moins de 150 g de viande par jour. Les personnes qui souffrent d'obésité ont tendance à être plus sujettes aux crises de goutte et il leur est conseillé de prendre des mesures pour perdre du poids.

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