Mise à jour : 14 septembre 2023
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Un environnement inhabituel peut parfois favoriser le déclenchement d'une crise chez une personne asthmatique. Avant de partir, quelques précautions s'imposent afin de voyager en toute sérénité : s'assurer que son asthme est contrôlé, préparer ses traitements et se renseigner sur la situation locale. Une visite médicale s'impose également.

Faire le point sur son asthme avec son médecin

Avant de partir, faites le point avec le médecin sur votre asthme. Assurez-vous que celui-ci est contrôlé. Si ce n’est pas le cas, il peut être préférable de décaler votre départ jusqu’à ce que les traitements fassent effet et que votre asthme soit stabilisé. Il n’est pas raisonnable de partir dans les jours qui suivent une crise d’asthme sévère, car elle est le signe d’un asthme mal contrôlé. Apprenez à suivre votre asthme à l’aide d’un débitmètre de pointe avant de partir à l’étranger.

Choisir sa destination lorsqu'on souffre d'asthme

Évitez les climats très chauds ou très froids, les régions sèches et poussiéreuses, ainsi que les altitudes supérieures à 2.500 mètres : l’air y est froid, sec et contient moins d’oxygène. En revanche, les voyages en moyenne altitude (autour de 1.500 mètres) sont bénéfiques aux personnes allergiques, car les acariens et les pollens y sont moins présents. Bien sûr, lorsque l’on est allergique au pollen, il est préférable d’éviter la campagne entre mai et août dans l’hémisphère nord, entre novembre et février dans l’hémisphère sud.

Évitez si possible les grandes villes fortement polluées (Mexico, Athènes, Pékin, etc.). Il ne s’agit en aucun cas d’une contre-indication véritable : si le voyage est nécessaire, il est possible de renforcer le traitement de fond.

Choisir son mode d'hébergement lorsqu'on souffre d'asthme

  • Évitez les environnements susceptibles de déclencher des crises d’asthme, par exemple, les logements humides ou poussiéreux, comme les locations de vacances ouvertes seulement l’été. Quelques jours avant votre arrivée, demandez à ce que le logement soit nettoyé et aéré ; attention aux vieux parquets et moquettes, aux rideaux et aux canapés, véritables nids à acariens. Préférez les hôtels et les locations de construction récente, avec des sols carrelés.
  • Les vieux matelas, les couettes et les traversins en plumes sont vos ennemis. Prévoyez d’emporter une housse anti-acariens et un oreiller en matière synthétique. Pour les plus petits, emportez un lit pliant qui permettra d’éviter ce type de problème.
  • Fuyez la proximité d’animaux si vous y êtes allergique : séjours à la ferme, centres équestres, etc.

Prévoir des activités sportives lorsqu'on souffre d'asthme

Si votre asthme est contrôlé, vous pouvez pratiquer toutes sortes d’activités sportives, à condition de respecter vos capacités.

La seule contre-indication absolue pour une personne asthmatique est la plongée sous-marine avec bouteille. Les allergènes contenus dans l'air des bouteilles, ainsi que la sécheresse et le froid de l'air comprimé, combinés à l'effort et au stress engendrés par l'exercice, peuvent déclencher une crise au cours d'une plongée, avec risque de noyade.

Les activités de haute altitude sont plutôt déconseillées.

Les vaccins du voyageur asthmatique et la prévention du paludisme

La mise à jour des vaccinations est essentielle à la préparation d’un voyage. Néanmoins, les personnes asthmatiques, plus fréquemment allergiques aux protéines des œufs, doivent être alertées sur le fait que les vaccins contre la fièvre jaune et l’encéphalite à tiques (mais également ceux contre la rougeole, les oreillons et la grippe) peuvent en contenir. En cas de nécessité absolue de vaccination, notamment contre la fièvre jaune, des mesures particulières peuvent être prises en milieu hospitalier : essai du vaccin à petite dose sous surveillance médicale, désensibilisation, etc. Un asthmatique non allergique à l’œuf peut être vacciné mais il doit, par précaution, signaler son asthme ou ses allergies au médecin vaccinateur.

La vaccination contre la grippe est recommandée aux personnes asthmatiques, sauf en période de crises d’asthme. La vaccination contre les infections à pneumocoque peut être conseillée à celles qui souffrent d’asthme sévère ainsi qu’aux personnes âgées asthmatiques.

Le fait d’être asthmatique n’empêche habituellement pas de recevoir une chimioprophylaxie antipaludique (les médicaments que l'on prend pour prévenir le paludisme).

Pendant le transport lorsqu'on souffre d'asthme

Dans les transports, prenez garde aux bouches de ventilation, ainsi qu'aux changements brutaux de température lorsque l’air est climatisé. L’air sec et froid est un déclencheur de crises d’asthme, emportez une écharpe ou un foulard pour vous protéger.

Asthme et voyages en avion

En avion, fermez les bouches de ventilation orientables. Les voyages en avion (cabine pressurisée) ne présentent généralement pas de risque chez les asthmatiques bien contrôlés. Gardez vos traitements avec vous en cabine, en particulier le bronchodilatateur d'action rapide, qui doit rester à portée de main en cas de crise.

De plus, les aérosols-doseurs ne peuvent être entreposés en soute, la dépressurisation les vidant. En revanche, il faut éviter de prendre l'avion juste après une crise d'asthme sévère ou si votre asthme n'est pas bien contrôlé, car l'accès aux soins y sera plus difficile.

Asthme et voyages en voiture

En voiture, n’abusez pas de la climatisation. Dans les villes polluées, évitez d’ouvrir en grand les fenêtres du véhicule à cause de la poussière et des gaz d’échappement.

À l'intérieur, veillez à ce que le véhicule soit régulièrement dépoussiéré. L'habitacle de certaines automobiles peut constituer un véritable réservoir d'allergènes (acariens, pollens, poils d'animaux, etc.) ou concentrer certains irritants respiratoires (fumée de cigarette, polluants extérieurs pénétrant par le système de ventilation, désodorisants, etc.).

Pour éviter d’aggraver votre asthme :

  • demandez à vos proches de ne pas fumer dans la voiture ;
  • évitez de rouler fenêtres ouvertes si vous êtes en zone de circulation intense ;
  • utilisez si possible un système de climatisation couplé à un filtre à air (en particulier pour les pollens si vous y êtes allergique) ;
  • supprimez toutes les sources potentielles d’irritants respiratoires.

Attention : Ne laissez jamais vos traitements en aérosol-doseur exposés au soleil sur la plage arrière de la voiture ou dans le coffre, la chaleur risquant de les faire exploser.

Asthme et voyages en train

En train, attention aux animaux, au tabac (dans les pays où fumer dans les trains est encore autorisé) et aux ventilations sous les fenêtres.

Ce que vous devez emporter en voyage si vous souffrez d'asthme

  • Vos médicaments (traitement de fond et traitement de crise) avec leur emballage et votre matériel (débitmètre de pointe, chambre d’inhalation pour un enfant, etc.), répartis dans deux bagages. Ne vous séparez jamais de votre traitement de crise (bronchodilatateur, voire adrénaline injectable pour les cas les plus sévères). Assurez-vous que vous aurez suffisamment de médicaments pour vous soigner si le séjour est prolongé pour des raisons inattendues (une ou deux semaines de traitement).
  • Les ordonnances de vos médicaments (avec mention des DCI) et, éventuellement, des certificats médicaux décrivant votre traitement et justifiant par exemple le transport de stylo injecteur (adrénaline). Demandez à votre médecin de rédiger ces papiers en double, avec si possible une version en anglais.
  • Les coordonnées des différents services d’urgence et des médecins sur place ; demandez-les à votre médecin.
  • Les coordonnées de l’ambassade de France ou des services consulaires.
  • Le numéro téléphonique de l’assistance de l’assurance de rapatriement sanitaire que vous aurez pris soin de contracter avant de partir.
  • Au besoin, votre carte européenne d’Assurance maladie.
  • Un masque ou un foulard pour vous protéger de la poussière.
La trousse de voyage d'un asthmatique
À emmener impérativement avec vous en voyage :
  • votre bronchodilatateur d'action rapide en cas de crise d’asthme, à garder avec soi durant le trajet ;
  • des corticoïdes en comprimés en cas de crise sévère, suivant l’ordonnance de votre médecin ;
  • votre débitmètre de pointe (afin de surveiller votre souffle en cas de crise ou de déstabilisation de l’asthme) ;
  • les médicaments de votre traitement de fond quotidien (avec les emballages), en quantité suffisante pour la durée du séjour ;
  • la dernière ordonnance de votre médecin traitant, si vous devez faire renouveler votre traitement habituel par un autre médecin ou si vous égarez vos médicaments. (En France, tout pharmacien doit vous délivrer un aérosol-doseur de bronchodilatateur d'action rapide si vous en manquez, au vu d'une ordonnance même périmée ou si vous lui montrez un flacon vide).
  • des bronchodilatateurs par voie injectable que l’on peut administrer par voie sous-cutanée, avec des seringues et l'ordonnance qui les prescrit.
Chez certaines personnes qui font par ailleurs des réactions allergiques susceptibles d’être dangereuses, comme des œdèmes de Quincke ou des chutes de pression artérielle, la trousse peut également comporter de l’adrénaline injectable.
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