Mise à jour : 08 août 2012
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Comme la sauge et le thym, le romarin est une plante emblématique de la cuisine méditerranéenne. Les Grecs anciens en vantaient déjà les mérites pour la santé. Aujourd’hui comme alors, le romarin est proposé pour soulager les digestions difficiles et les maux de ventre, stimuler la production de bile, aider à la cicatrisation des plaies, et comme traitement des douleurs articulaires et musculaires. En l’absence d’études cliniques, son usage repose uniquement sur l’expérience acquise au cours des siècles.

Origine et usages du romarin

romarin

Le romarin (Rosmarinus officinalis)est une plante commune dans les pays méditerranéens. En cuisine comme en phytothérapie, on utilise les feuilles et les sommités fleuries séchées, ou l’huile essentielle qui en est extraite. Autrefois, on préparait une boisson digestive en laissant macérer du romarin dans une bouteille de vin rouge.

En infusion, le romarin est proposé lors d’insuffisance biliaire, de digestion difficile, de maux de ventre, de fatigue (par exemple après une maladie) ou d’infections des voies respiratoires. Des cures de romarin ont longtemps été populaires au printemps pour détoxifier l’organisme.

En application locale, le romarin est proposé pour aider à la cicatrisation des plaies et soulager les douleurs des muscles et des articulations.

Les autres usages traditionnels du romarin
Le romarin est également proposé pour soulager les règles douloureuses et les maux de tête, favoriser la production d’urine, lutter contre le stress et stimuler la mémoire et la concentration.

Comment le romarin agit-il ?

Le romarin contient de nombreuses substances actives : des flavonoïdes (genkwanine, diosmétine, etc.), des diterpènes (picrosalvine, rosmanol, carnosol, etc.), des acides phénoliques (acide chlorogénique, acide rosmarinique, etc.), des phytoestrogènes (substances ayant des effets similaires aux hormones féminines), et des essences dont le camphre, le cinéole, la verbénone ou les pinènes.

Les effets du romarin sur les maux de ventre et les digestions difficiles seraient dus aux flavonoïdes et aux essences. Son action anti-inflammatoire et antiseptique pourrait être liée à la présence d’acides phénoliques.

Quelques autres plantes utilisées contre les troubles digestifs
La phytothérapie traditionnelle utilise également les plantes suivantes pour faciliter la digestion :

Quelle efficacité pour le romarin ?

Le romarin n’a pas fait l’objet d’études cliniques sérieuses chez l’homme. La plupart des études ont porté sur des mélanges de plantes ou d’huiles essentielles, dont le romarin faisait partie. Dans l’ensemble, ses divers usages reposent seulement sur l’expérience accumulée au fil des siècles.

Chez l’animal, des extraits de romarin ont montré une activité antispasmodique sur l’intestin, ainsi que des effets diurétiques et expectorants (pour dégager les voies respiratoires lors d’inflammation). Une étude chez la souris a également montré que l’administration d’huile essentielle de romarin, par la bouche ou en inhalation, stimulait leur activité motrice (leurs déplacements).

Ce qu’en pensent les autorités de santé

... l’EMA

L’Agence européenne du médicament considère comme « traditionnel » l’usage des feuilles et de l’huile essentielle de romarin « par voie orale, dans le traitement des digestions difficiles et des maux de ventre peu intenses » et « en application locale, en traitement complémentaire des douleurs musculaires et articulaires mineures ». L’Agence recommande une durée de traitement maximale de deux semaines (voie orale) ou de quatre semaines (application locale).

... la Commission E

La Commission E du ministère de la Santé allemand reconnaît l’usage des feuilles et de l’huile essentielle de romarin dans le traitement « des problèmes digestifs (voie orale), ainsi que des douleurs rhumatismales et des problèmes de circulation sanguine périphérique (en application locale) ».

... l’ESCOP

La Coordination scientifique européenne en phytothérapie reconnaît l’usage des feuilles de romarin « pour améliorer les fonctions biliaires et hépatiques et soulager les troubles digestifs (voie orale), pour soulager les douleurs rhumatismales et les problèmes de circulation sanguine périphérique (application locale), et pour traiter les plaies mineures (application locale) ». L’ESCOP déconseille l’usage de l’huile essentielle de romarin par voie orale.

Comment utiliser le romarin ?

Formes et dosage du romarin

Les infusions de romarin se font avec 2 à 4 g de feuilles séchées dans une tasse d’eau bouillante pendant dix minutes, trois fois par jour. En application locale, il est possible d’utiliser cette infusion sur la zone à traiter, ou de préparer un bain (35 à 38°C, 10 à 20 minutes) en y ajoutant une décoction de 50 g de feuilles de romarin dans un litre d’eau bouillante.

L’usage de l’huile essentielle de romarin par voie orale exige des précautions et les recommandations d’usage varient selon les sources : l’Agence européenne du médicament (EMA) recommande de ne pas dépasser deux gouttes par jour, alors que la Commission E recommande jusqu’à 20 gouttes par jour et que l’ESCOP en déconseille totalement l’usage. De plus, il existe trois types d’huile essentielle de romarin selon l’essence qui y prédomine : camphre, cinéole ou verbénone. L’huile essentielle riche en verbénone est toxique à faible dose et devrait être évitée. L’huile essentielle de romarin peut être utilisée dans l’eau d’un bain (de 10 à 27 mg par litre selon l’EMA) ou en massage, diluée à 5 % dans de l’huile d’amande douce.

Contre-indications du romarin

Par voie orale, le romarin est contre-indiqué chez les personnes qui souffrent d’obstruction des voies biliaires (calculs) ou d’une maladie du foie. Le romarin est également contre-indiqué chez les personnes qui ont développé des signes d’allergie à cette plante.

En usage local, les bains au romarin sont déconseillés aux personnes qui souffrent de plaies étendues, de maladies aiguës de la peau, de fièvre élevée, d’infections sévères, ainsi que de problèmes circulatoires et d’hypertension artérielle.

L’inhalation d’huile essentielle de romarin est déconseillée en cas d’asthme, de coqueluche ou de laryngite striduleuse (une infection virale de l’enfant).

Effets indésirables et surdosage du romarin

À la dose recommandée, les effets indésirables du romarin sont rares (nausées). En cas de surdosage important, le romarin peut provoquer des crises de convulsions, des vomissements, des spasmes, des saignements de l’utérus, voire un coma mortel. Certaines personnes travaillant avec du romarin ont développé un eczéma de contact allergique en réaction au carnosol contenu dans la plante et l’huile essentielle.

Interactions du romarin avec d’autres substances

Les produits contenant du romarin pourraient théoriquement interagir avec les médicaments diurétiques et les suppléments de fer, mais aucun cas clinique de ce type n’a été observé à ce jour.

Romarin, grossesse et allaitement

Selon l’Agence européenne du médicament, il est préférable d’éviter de prendre des produits à base de romarin pendant la grossesse et pendant l’allaitement, hors usage alimentaire.

Le romarin chez les enfants

Selon l’Agence européenne du médicament, l’usage des feuilles de romarin séchées doit être réservé aux enfants de plus de douze ans, et celui de l’huile essentielle de romarin aux personnes de plus de dix-huit ans.

L'avis du spécialiste sur le romarin

Récemment, une étude a montré que l'ajout de romarin séché à des viandes cuites au barbecue neutralisait partiellement les effets négatifs des protéines carbonisées sur les cellules de l'œsophage et de l'estomac. Une fois de plus, comme pour le thym ou la sauge, la frontière entre plante aromatique culinaire et plante médicinale demeure ténue.

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