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Le moustique tigre s'est implanté dans le département de la Gironde

Le moustique tigre est désormais considéré comme implanté dans le département de la Gironde. Les mesures de surveillance épidémiologique (dengue et chikungunya) et entomologique sont renforcées.
David Paitraud 25 février 2014 Image d'une montre3 minutes icon 1 commentaire
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Un moustique tigre (Aedes albopictus) en train de se nourrir de sang (illustration, © Wikimedia Commons).

Un moustique tigre (Aedes albopictus) en train de se nourrir de sang (illustration, © Wikimedia Commons).


Depuis plusieurs années, la présence de l'Aedes albopictus, plus couramment appelé le moustique tigre, est signalé en France métropolitaine dans le Sud-Est et le Sud-Ouest du pays. Les départements dans lesquels ce moustique est implanté font l'objet d'une surveillance épidémiologique et entomologique renforcée.

Dernier en date, le département de la Gironde vient de rejoindre les 17 départements où le moustique constitue une menace pour la population (Var, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Alpes-de-Haute-Provence, Gard, Hérault, Vaucluse, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Orientales, Aude, Haute-Garonne, Rhône, Haute-Corse, Corse-du-Sud, Ardèche, Drôme et Isère). "Jusqu'à présent, la Gironde était en niveau 0.b, c'est-à-dire que la présence du moustique tigre était contrôlée. La résistance aux traitements de démoustication de plusieurs foyers détectés à Pessac (près de Bordeaux) a fait basculé le département en niveau 1. Le moustique tigre est désormais considéré comme implanté", explique Frédérique Chemin, responsable du pôle veille sécurité sanitaire et santé environnement au sein de la délégation territoriale de la Gironde (ARS Aquitaine).   
 
Vecteur de la dengue et du chikungunya
Originaire d'Asie, le moustique tigre est implanté dans les départements français de l'Océan indien depuis de nombreuses années. Reconnaissable à ses rayures blanches sur l'abdomen et les pattes, cet insecte est un vecteur possible de la dengue et du chikungunya.

Considérant le risque de dissémination de ces maladies virales en métropole, la France a mis en place dès 2006 un dispositif de lutte comprenant une surveillance entomologique renforcée, une surveillance des cas humains suspectés, et des actions de sensibilisation de la population résidant dans les zones où le moustique est implanté. "Il n'y a pas, à l'heure actuelle, d'épidémie de dengue ou de chikungunya en métropole. Cependant, en 2010, des cas autochtones de dengue (2 cas) et de chikungunya (2 cas) ont été identifiés pendant l'été dans les Alpes-Maritimes et le Var, soulignant la possibilité de voir se développer ces maladies dans les départements où le moustique Aedes albopictus est implanté", précisait le ministère de la Santé en avril dernier.
 
En pratique : une procédure de signalement accélérée 
La dengue et le chikungunya sont deux maladies à déclaration obligatoire. Les médecins doivent signaler les cas confirmés à la plateforme régionale de veille et d'urgences sanitaires placée au sein de l'ARS dont ils dépendent. Dans les départements où le moustique tigre est implanté, la procédure de signalement est accélérée. "Dans ces départements, tous les cas suspects de dengue et de chikungunya doivent être signalés immédiatement à la plateforme régionale de veille et d'urgences sanitaires, sans attendre le diagnostic", explique le Docteur Julia Doutreix, responsable adjointe de la cellule veille, alerte et gestion sanitaire de l'ARS Aquitaine*.

Selon l'InVS (Institut de veille sanitaire), un cas suspect de dengue est défini par la présence d'une fièvre supérieure à 38,5 °C d'apparition brutale, et d'au moins un symptôme douloureux (céphalées, arthralgies, myalgies, lombalgies ou douleur rétro-orbitaire) en l'absence de tout point d'appel infectieux. Un cas suspect de chikungunya est défini par la présence d'une fièvre supérieure à 38,5 °C d'apparition brutale et des douleurs articulaires invalidantes en l'absence de tout autre point d'appel infectieux. 
 
"Cette procédure accélérée nous permet de mener rapidement les investigations auprès des malades, de leur apporter les conseils appropriés, et d'ouvrir une enquête environnementale". L'objectif de ce dispositif est bien de rompre la chaine de transmission virale, d'où la nécessaire implication des professionnels de santé pour lutter contre la prolifération des moustiques. "Médecins et pharmaciens sont des relais essentiels pour sensibiliser la population aux mesures de prévention", conclut le Docteur Julia Doutreix.

David Paitraud

*Interview téléphonique du Docteur Julia Doutreix, février 2014
 
En savoir plus
La dengue (eurekasante.fr, 12 avril 2012)
Le chikungunya (eurekasante.fr, 12 avril 2012)

Commentaires

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Fan74000 Il y a 10 ans 0 commentaire associé
Tous les cas de chikungunya dans les antilles ne sont plus signalés puisque le médecin n'est plus autorisé de faire la sérologie permettant de le vérifier. La déclaration obligatoire ne peut donc être faite et les chiffres annoncés sont donc bien inférieurs à la réalité.
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