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Une étude montre l'importance de l'évaluation de la qualité de la vie sexuelle des personnes victimes d'AVC

Les séquelles et les traitements des accidents vasculaires cérébraux (AVC) semblent nuire à la qualité de la vie sexuelle des patients, en particulier ceux qui souffrent de dépression ou qui prennent certains médicaments contre l’hypertension, selon les résultats d'une étude par questionnaires publiée dans le Journal européen de neurologie. 
 
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Dans le cadre du suivi des maladies chroniques ou des séquelles des maladies aigues, l'impact sur la sexualité était jusque-là rarement étudié. Pourtant la vie sexuelle est un élément essentiel de la qualité de vie quel que soit l'âge des patients. Sous la pression des demandes des personnes concernées et parce qu'il existe des traitements des troubles de la sexualité, les chercheurs s'intéressent désormais davantage aux conséquences de ces maladies sur le bien-être sexuel.

L'impact sexuel de l'AVC étudié sur 104 patients de moins de 61 ans
Une étude française récente, publiée dans le Journal européen de neurologie, s'est penchée sur l'impact d'un accident vasculaire cérébral (AVC) sur la sexualité des patients. En effet, les troubles d'ordre sexuel ne sont pas inclus dans les échelles d'évaluation utilisées pour mesurer la sévérité des séquelles d'un AVC et peu de données étaient disponibles à ce sujet. Cette étude porte malheureusement uniquement sur les personnes ayant souffert d'un AVC avant l'âge de 61 ans, comme si la qualité de vie des seniors était moins dépendante de leur sexualité.
 
Cent quatre personnes (62 hommes et 42 femmes) ont été inclus dans l'étude, tous victimes d'un AVC ischémique ou d'un accident ischémique transitoire avant l'âge de 61 ans. Un an après l'accident vasculaire, ces personnes ont rempli un questionnaire sur leur vie sexuelle.

Des troubles fréquents, plusieurs facteurs favorisants identifiés
Parmi ces 104 personnes, environ un tiers ont signalé des troubles de leur sexualité : diminution du désir sexuel, troubles de l'érection ou de l'éjaculation, ou plus généralement insatisfaction sexuelle.
 
Les chercheurs ont ensuite essayé de lier ces troubles avec d'autres facteurs. Ils ont ainsi mis en évidence que les personnes dont l'AVC avait eu lieu dans la partie gauche du cerveau étaient plus à risque de difficultés sexuelles. Parallèlement, les personnes qui montraient des signes d'anxiété ou de dépression étaient également davantage touchées par ces troubles. Cette association entre troubles psychiques et sexualité est fréquemment retrouvée chez les personnes déprimées, même sans antécédent d'AVC.
 
Enfin, les troubles de la sexualité étaient davantage signalés par les patients qui prenaient des médicaments contre l'hypertension artérielle (inhibiteurs de l'enzyme de conversion -IEC- ou diurétiques). Dans une analyse croisée, la dépression et la prise d'IEC se sont révélés être les facteurs de risque les plus significatifs de conséquences négatives sur la vie sexuelle dans cette étude.
 
Les auteurs concluent en recommandant aux professionnels de santé de systématiquement évaluer la qualité de la vie sexuelle des personnes victimes d'AVC, afin de pouvoir les aider à retrouver cette dimension importante de leur vie personnelle.
 
En savoir plus : 
Bugnicourt JM et al : Impaired sexual activity in young ischaemic stroke patients : an observational study. Eur J Neurol., 2014 ; 21 : 140-6.
 

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