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Sartans et entéropathies graves : seul l'olmésartan présente un sur-risque

Des données récentes de la CNAMTS confirment que seul l'olmésartan semble associé à une augmentation du risque d'hospitalisation pour malabsorption digestive. Le lien entre les autres sartans et la survenue d'entéropathie grave n'a pas été retrouvé. L'ANSM rappelle les recommandations à respecter en cas de signes cliniques évocateurs d'une entéropathie chez des patients recevant de l'olmésartan.

Edit : le 15 juillet 2014, les laboratoires Daiichi Sankyo et Menarini ont adressé une lettre aux professionnels de santé pour leur rappeler le risque de survenue de cas très rares mais graves d'entéropathies chez certains patients traités par l'olmésartan.
David Paitraud 27 mars 2014 02 octobre 2014 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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L'olmésartan est indiqué dans le traitement de l'hypertension artérielle essentielle.

L'olmésartan est indiqué dans le traitement de l'hypertension artérielle essentielle.


En juillet 2013, l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a alerté les professionnels de santé sur le risque d'entéropathie grave observée avec l'olmésartan. Identifié par la FDA (Food and Drug Administration), cet effet indésirable digestif a été confirmé par une étude de la CNAMTS (Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs sociaux) réalisée à partir des données du SNIIRAM (Système national d'information inter-régimes de l'Assurance maladie) versus IEC (inhibiteur des enzymes de conversion). 
Les données alors disponibles ne montraient pas de sur-risque d'entéropathie avec les autres sartans. Cependant, sur demande de l'ANSM, la CNAMTS a affiné les résultats en évaluant le risque de malabsorption pour chaque sartan (candésartan, éprosartan, irbésartan, losartan, telmisartan, valsartan) versus IEC. 

Un effet propre à l'olmésartan
Les résultats de cette étude complémentaire viennent d'être publiés : le sur-risque de malabsorption intestinale n'a été retrouvé pour aucun autre sartan, confirmant ainsi que cet effet indésirable digestif observé avec l'olmésartan ne correspond pas à un effet de classe. Ces conclusions sont d'ailleurs concordantes avec les données de la littérature.

Le risque absolu reste faible
Le risque relatif d'entéropathie digestive liée à l'olmésartan est presque multiplié par 2,27 par rapport aux IEC et augmente avec la durée d'exposition.
Cependant, le risque absolu reste faible, le sur-risque étant inférieur à 1 pour 10 000 patients traités pour des durées d'exposition supérieures à 2 ans.

Recommandations en cas de symptômes évocateurs
Cliniquement, l'entéropathie digestive peut se traduire par une diarrhée chronique sévère et une perte de poids. Des vomissements, une déshydratation avec insuffisance rénale fonctionnelle, une hypokaliémie voire une acidose métabolique peuvent également être observés.
L'entéropathie peut survenir plusieurs mois, voire plusieurs années après le début du traitement.
Dans certains cas, les biopsies duodénales montrent une atrophie villositaire simulant une maladie coeliaque. Une atteinte colique et gastrique est également possible.

En présence de signes évocateurs chez des sujets traités par olmésartan seul ou en association, l'arrêt du traitement par olmésartan doit être considéré, notamment en l'absence d'étiologie pouvant être à l'origine de ces symptômes ou tableau clinique. En effet, l'arrêt de l'olmésartan entraîne habituellement une amélioration des signes cliniques d'entéropathie. 
La substitution par un autre traitement anti-hypertenseur doit être envisagée.
En cas de persistance des symptômes, l'avis d'un gastro-entérologue peut être nécessaire.

Des modifications du RCP (résumé des caractéristiques du produit) et de la notice des médicaments à base d'olmésartan (seul ou en association) sont examinées au niveau européen afin de prendre en compte cet effet secondaire. 

Pour mémoire
L'olmésartan appartient à la famille des antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (ARA2). Il est indiqué dans le traitement de l'hypertension artérielle essentielle.
En France, les médicaments suivants contiennent de l'olmésartan seul ou en association avec un autre principe actif : ALTEIS, ALTEISDUO, AXELER, OLMETEC, COOLMETEC, SEVIKAR.

Pour aller plus loin
Edit : 
Lettre aux professionnels de santé des laboratoires Daiichi Sankyo et Ménarini (15 juillet 2014)
L'ANSM rappelle le risque d'entéropathies graves chez certains patients traités par l'olmésartan - Point d'information (ANSM, 27 mars 2014)
Exposition aux différents sortants et risque d'entéropathies - Rapport (CNAMTS-DSES-DESP, 18 mars 2014)
Olmésartan : cas graves d'entéropathies signalés, appel à la vigilance de la FDA et de l'ANSM (sur www.vidal.fr, 12 juillet 2013)

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