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Vaccination contre les infections à papillomavirus : le HCSP évoque la vaccination en milieu scolaire

Dans son dernier rapport sur la vaccination contre les infections à certains papillomavirus, le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) recommande la généralisation rapide du dépistage organisé du cancer du col de l'utérus sur le territoire national, et la mise en place de mesures permettant d'améliorer la couverture vaccinale chez les jeunes filles.

Une des pistes évoquées par le HCSP serait de proposer une offre vaccinale en milieu scolaire, à l'instar du Royaume-Uni et de l'Australie, et d'abaisser l'âge de vaccination à 9 ans.
David Paitraud 11 septembre 2014 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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Sur fond de polémique (voir notre article d'avril 2014), le Directeur général de la santé a saisi en avril dernier le HCSP (Haut Conseil de la Santé publique) pour faire le point sur l'efficacité et la sécurité des vaccins contre les infections à certains papillomavirus humains (GARDASIL et CERVARIX). En réponse à cette demande, le HCSP a publié un rapport dans lequel il dresse un état des lieux des données scientifiques actuellement disponibles concernant ces vaccins, ainsi que de la couverture vaccinale anti-HPV en France. Le HCSP y préconise différentes pistes pour améliorer la situation. 

Le HCSP écarte les effets indésirables attribués aux vaccins anti-HPV
Selon le HCSP, il n'existe pas à ce jour de lien de causalité entre la vaccination anti-HPV et les événements indésirables graves qui ont été attribués à ces vaccins en France. "Les différentes études de cohorte disponibles montrent que l'incidence de survenue des maladies auto-immunes n'est pas plus importante chez les personnes vaccinées (par les vaccins anti-HPV) que chez les personnes non vaccinées", indique le HCSP dont les conclusions quant à la sécurité de ces vaccins s'appuient sur les données de pharmacovigilance recueillies à partir du plan national et international. Le HCSP qualifie d'ailleurs ces accusations de "croyances entretenues par certains médecins et fortement relayées par les médias".

En faveur d'une immunité de groupe
Concernant l'intérêt des vaccins anti-HPV, le HCSP indique que les données internationales sont en faveur d'une efficacité, en situation réelle, sur la prévalence des infections à HPV, et sur l'incidence des condylomes et des lésions précancéreuses (même s'il faudra plusieurs décennies pour démontrer formellement que cette vaccination protège de la survenue de cancers du col et diminue leur mortalité). Au-delà de l'intérêt individuel, ces études suggèrent que le vaccin induit une immunité de groupe.

Une couverture vaccinale en berne
Le HCSP qualifie la couverture vaccinale HPV en France de "très faible" et pointent les difficultés à suivre le schéma vaccinal complet, notamment à administrer la troisième dose. En effet, la vaccination anti-HPV est en baisse depuis 2010 pour un schéma complet (à 3 doses). En 2013, le taux d'abandon entre le 1ère et la 3ème dose était de 37 % pour les jeunes filles, à 16 ans. Les données montrent également une diminution marquée de l'initiation du schéma vaccinal entre 2011 et 2013.
Face à ce constat, le HCSP recommande "la mise en place de modalités d'administration de la vaccination permettant d'atteindre un pourcentage élevé de jeunes filles, indépendamment de leur niveau social". Rapportant l'exemple positif du Royaume-Uni et de l'Australie, il évoque la piste de la vaccination à l'école : "l'adjonction d'une offre vaccinale en milieu scolaire permettrait d'atteindre cet objectif (augmentation du nombre de jeunes filles vaccinées)".
Autre suggestion, "l'abaissement de 11 ans à 9 ans de l'âge de la vaccination pourrait être recommandé si cette mesure était susceptible de favoriser la mise en place d'un tel programme. Ce type de modalité est appliqué avec succès au Québec".

Pour une généralisation du dépistage organisé
Le HCSP rappelle que la vaccination est une protection complémentaire au dépistage du cancer du col de l'utérus. Il note que, selon certaines études, les populations qui n'adhérent pas au dépistage et celles qui n'adhérent pas à la vaccination se recouvrent en partie, laissant ainsi une part significative de la population dénuée de toute prévention.
S'appuyant sur les expérimentations menées dans des départements pilotes, le HCSP recommande la généralisation rapide du dépistage organisé du cancer du col de l'utérus en France, soulignant que "le passage d'une vaccination « opportuniste » à une vaccination organisée ne pourra se faire que s'il est fortement soutenu et organisé par les autorités sanitaires".

Sources et ressources complémentaires
Rapport : vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HCSP, 10 juillet 2014, mis en ligne le 10 septembre 2014)

Sur www.vidal.fr
GARDASIL : nouveau schéma vaccinal à 2 doses pour les filles de 11 à 13 ans (25 avril 2014)
Vaccins contre certains papillomavirus humains : que disent les études utilisées par les autorités sanitaires ? (15 avril 2014)
GARDASIL : les données de pharmacovigilance "ne remettent pas en cause le rapport bénéfice/risque favorable" (ANSM) (11 avril 2014)
 

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