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Contraception hormonale orale : moins de pilules de 3è-4è génération et moins d'embolies pulmonaires en 2013

Les pilules de 3ème génération ont été déremboursées début 2013 en raison d'un surrisque thromboembolique soulevé par la Haute Autorité de Santé en 2012. Ce surrisque a été largement médiatisé, notamment en raison de plaintes déposées par des utilisatrices de ce type de pilules. 

Les mois qui ont suivi ont permis de constater une baisse importante de la prescription de ces contraceptifs, remplacés par des pilules de 1ère et 2è génération ou par un changement de méthode (dispositif intra-utérin, implant, préservatif, voire méthodes "naturelles"). 

Selon les données recueillies par l'ANSM, cette baisse est associée à une diminution encourageante des embolies pulmonaires chez les femmes : 341 hospitalisations pour embolie pulmonaire auraient ainsi été évitées en 2013.
David Paitraud 12 novembre 2014 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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De nombreuses utilisatrices ont reconsidéré leur contraception après le déremboursement des pilules 3G (illustration).

De nombreuses utilisatrices ont reconsidéré leur contraception après le déremboursement des pilules 3G (illustration).


Depuis plusieurs mois, les habitudes de prescription des contraceptifs ont évolué, comme en témoigne le rapport publié par l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) en juin dernier (voir notre article du 24 juin 2014). Les médecins et les utilisatrices ont tendance à privilégier les contraceptifs présentant des risques thromboemboliques plus faibles, ce qui semble avoir eu des conséquences sanitaires positives, même si ces chiffres demandent confirmation. 

Moins d'hospitalisations pour embolie pulmonaire en 2013
L'ANSM a mené une étude permettant de comparer le nombre d'hospitalisations pour embolie pulmonaire survenue chez des femmes de 15 à 49 ans entre 2012 et 2013. Les données utilisées sont issues du programme de médicalisation des systèmes d'information de Médecine-Chirurgie-Obstétrique (PMSI-MCO).

Selon ces données, 2 704 femmes de 15 à 49 ans ont été hospitalisées pour embolie pulmonaire en 2013 contre 3 045 en 2012, soit une baisse de 11,2 % (341 cas). Ce constat est retrouvé dans toutes les tranches d'âge. La diminution de survenue d'embolie pulmonaire s'élève même à 19,1 % chez les femmes de 15 à 19 ans (19,1%). 

"La réduction observée est en accord avec les travaux de modélisation menés par l'ANSM qui estiment à près de 10 % la réduction théorique attendue du nombre de femmes de 15 à 49 ans hospitalisées pour embolie pulmonaire qui pourrait être liée au changement de comportements en matière de contraception", indique les auteurs.

Un bénéfice non retrouvé chez les personnes qui n'utilisent pas de contraception hormonale orale
Pour l'ANSM, la moindre utilisation des pilules de 3ème et 4ème génération s'est donc traduite par un impact positif direct sur la survenue d'embolie pulmonaire chez les femmes recevant une contraception. Cette conclusion est renforcée d'une part par la cohérence de ces données avec la réduction théorique attendue, mais aussi par le fait que ce phénomène n'est pas observé au sein des populations non utilisatrices de contraception orale (les hommes du même âge et les femmes de 50 à 69 ans). 

Ces changements de contraceptif oral ou de méthode contraceptive ont-ils eu d'autres conséquences ? 
En complément de cette analyse, il sera intéressant de connaître l'impact de ce changement d'habitudes sur les autres effets indésirables thrombo-emboliques potentiels, en particulier le nombre de thromboses veineuses profondes (phlébites) et d'accidents vasculaires cérébraux d'origine ischémique. 

A l'inverse, ces changements de pilules ou de méthode de contraception sont peut-être aussi impliqués dans la hausse des IVG (interruptions volontaires de grossesse) constatée en 2013 : + 4,7 % par rapport à 2012, soit 10 000 IVG supplémentaires, selon les chiffres publiés en juin par la Drees (Direction des Etudes et Statistiques du ministère de la Santé) . Est-ce lié aux changements contraceptifs, également accentués par le retrait, puis la remise sur le marché de Diane 35 et de ses génériques),, changements qui ont pu se traduire par des oublis, de mauvaises utilisations ? Ou à l'augmentation de l'utilisation des méthodes contraceptives "naturelles", mise en évidence récemment par l'enquête Fecond ? Ou encore à la gratuité de l'avortement, comparé au coût d'une pilule déremboursée ? Les prochains chiffres et analyses permettront probablement d'en savoir davantage... 

En savoir plus : 
Etude de l'impact de la modification récente des méthodes de contraception sur la survenue d'embolies pulmonaires chez les femmes de 15 à 49 ans - Point d'Information (7 novembre 2014)
Impact de la modification récente des méthodes de contraception sur la survenue d'embolies pulmonaires chez les femmes de 15 à 49 ans - Etude (ANSM, novembre 2014)
Les interruptions volontaires de grossesse en 2012 (cf. encadré 2 page 5, DREES, juin 2014)

Sur Vidal.fr :
Actualités : 

Contraception en France : évolution des pratiques au cours des 16 derniers mois (24 juin 2014)
La contraception en France : utilisation de la pilule en baisse et diversification des méthodes (enquête Fecond, Ined Inserm, mai 2014)
Pilules de troisième génération : déremboursement effectif au 31 mars 2013 (mars 2013)
Pilules combinées : l'ANSM constate une baisse des prescriptions et une vigilance accrue (février 2013)

VIDAL Recos :
Contraception
Embolie pulmonaire


Sur EurekaSanté.fr (site grand public de Vidal)
Contraception féminine

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