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Traitement de l'acné : vers une meilleure surveillance psychologique ?

Les traitements contre l’acné sévère augmentent-ils le risque de suicide ?

David Paitraud 22 novembre 2010 Image d'une montre2 minutes icon Ajouter un commentaire
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adolescent dépressif

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Le traitement de l’acné sévère repose souvent sur la prescription d'une substance, l’isotrétinoïne par voie orale (ANTIBIOTREXCONTRACNÉ, CURACNÉ, ISOTRETINOÏNE TEVA, PROCUTA). En raison de la toxicité potentielle de ce médicament sur le fœtus, la prise de ce médicament par les patientes nécessite la mise en place d'une méthode de contraception efficace un mois avant, pendant et un mois après le traitement. De plus, tous les mois durant le traitement, un test sanguin de grossesse négatif datant de moins de trois jours doit être présenté au médecin pour le renouvellement du traitement.

À la suite d'observations préalables, des chercheurs se sont intéressés à un autre risque possible lié à l’isotrétinoïne, à savoir une augmentation du risque de suicide pendant le traitement. L’étude, menée en Suède, a suivi plus de 5.000 personnes, âgées de 15 à 49 ans, ayant toutes reçu un traitement par isotrétinoïne. Cette étude a mis en évidence un risque plus élevé de tentative de suicide chez les personnes recevant un traitement par isotrétinoïne dans le cadre d'une acné sévère.

Néanmoins, les résultats de cette étude sont à interpréter avec précaution. En effet, les auteurs rappellent que les patients présentant une acné sévère constituent une population plus à risque de troubles dépressifs que la population générale. Autrement dit, la maladie elle-même est un facteur d’augmentation du risque de tentative de suicide. L’isotrétinoïne aggrave-t-elle cette situation ? L’étude n’a pas permis de le démontrer. Elle a cependant permis de mettre en évidence que ce risque accru de tentative de suicide se poursuit après l’arrêt du traitement par isotrétinoïne, notamment pendant les six mois suivant cet arrêt.

Il semble donc important que les patients traités par isotrétinoïne soient étroitement surveillés, même après la fin de leur traitement. En France, l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), consciente de la nécessité d’évaluer l’état psychologique des patients adolescents, étudie l’intérêt de mettre à la disposition des dermatologues un outil permettant de dépister des symptômes de dépression avant et pendant un traitement par isotrétinoïne.

 

Source : A Sundström et al : Association of suicide attempts with acne and treatment with isotretinoin: retrospective Swedish cohort study. BMJ, 2010.
Isotrétinoïne orale et prise en charge de l’acné sévère chez l’adolescent - Étude d’acceptabilité de l’utilisation d’un outil d’aide au repérage des symptômes dépressifs en consultation de dermatologie – Communiqué. Afssaps, novembre 2010.

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