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Tabac et traitement des reflux acides : ça casse !

Risque accru de fracture pour les fumeuses prenant un traitement de longue durée contre les reflux acides.

David Paitraud 19 février 2012 Image d'une montre2 minutes icon Ajouter un commentaire
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femme qui fume

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Les inhibiteurs de la pompe à protons, couramment appelés IPP, agissent en diminuant la quantité d’acide produite par l’estomac. Ils sont prescrits dans le traitement des reflux gastro-œsophagiens (RGO, « brûlures d'estomac »). Cinq molécules appartenant à cette classe pharmacologique sont disponibles en France : l’oméprazole (Mopral, Zoltum et génériques), le pantoprazole (Inipomp, Eupantol et génériques), l’ésoméprazole (Inexium et génériques), le lansoprazole (Lanzor, Ogast, Ogastoro et génériques) et le rabéprazole (Pariet).

Depuis la commercialisation du premier IPP en 1987, les prescriptions de ces médicaments ne cessent d’augmenter. En outre, depuis deux ans, des médicaments contenant des IPP sont disponibles sans ordonnance (MopralPro, Pantozol Control et Pantoloc Control).

Une équipe américaine a examiné la relation entre la prise sur le long terme des IPP et le risque de fracture du col du fémur chez 80.000 femmes ménopausées suivies de 2000 à 2008. Pour chaque participante, les auteurs ont pris en compte les autres facteurs de risque de fracture du col du fémur, comme la prise de médicaments susceptibles de fragiliser les os ou le tabagisme. Avant d'émettre leurs conclusions, les auteurs ont réalisé une analyse associant leur résultat et ceux de plusieurs études antérieures sur le sujet.

La relation entre fracture du col du fémur et consommation chronique d’IPP semble confirmée par cette étude. Les femmes prenant des IPP depuis au moins deux ans avaient un risque de fracture du col du fémur augmenté de 35% par rapport à celles qui ne prennaient pas ce type de médicament. Plus la durée d’utilisation des IPP s’allonge, plus le risque s’accroît. Il atteignait 55% après six à huit ans de consommation quotidienne d’IPP.

Cette étude révèle également que la relation entre risque de fracture du col du fémur et prise régulière d’IPP concerne particulièrement les femmes fumeuses ou ayant fumé, chez qui le risque de fracture du col du fémur associé à la consommation chronique d’IPP serait augmenté de 50%.

En mars 2011, la FDA (l’équivalent de l’Afssaps aux États-Unis) a émis une mise en garde sur le risque accru de fracture du col du fémur associé aux IPP chez les femmes ménopausées. En Europe et en France, les autorités sanitaires ne se sont pas encore prononcées à ce sujet.

 

Source : Khalili H et al : Use of proton pump inhibitors and risk of hip fracture in relation to dietary and lifestyle factors: a prospective cohort study. BMJ, 2012.

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