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La Polynésie veut en finir avec la filariose

La campagne de lutte contre la filariose lymphatique a démarré en Polynésie française.

David Paitraud 26 février 2012 Image d'une montre2 minutes icon Ajouter un commentaire
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elephantiasis

elephantiasis

La filariose lymphatique, également connue sous le nom d’éléphantiasis, est une maladie parasitaire à l’origine de déformations invalidantes et de perturbations du système immunitaire. Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), plus de 120 millions de personnes sont actuellement infectées dans le monde.

Les larves de filaire sont transmises à l’homme par la piqûre de certains moustiques. Elles migrent et deviennent adultes dans le système lymphatique. Les filaires adultes produisent des formes immatures, appelées microfilaires, qui circulent dans le sang. Lorsqu’un moustique pique une personne infectée, il absorbe des microfilaires qu’il transmet ensuite à une autre personne.

D’un point de vue clinique, la majorité des infections sont asymptomatiques (sans symptômes apparents). Lorsque la filariose lymphatique devient chronique, elle entraîne un œdème (gonflement) des membres ou des organes génitaux qui peuvent atteindre des proportions spectaculaires.

Afin de lutter contre cette maladie tropicale, l’OMS a lancé en 2000 un programme mondial pour l’élimination de la filariose lymphatique, reposant sur l’administration de deux médicaments (le diéthylcarbamazine et l’albendazole). Ces derniers sont efficaces pendant un an. Ils ont la capacité de bloquer le cycle de reproduction des filaires et d’éliminer les microfilaires présentes dans le sang.

Pour garantir le succès de ce dispositif, l’ensemble de la population d’un pays (sauf enfants de moins de deux ans, femmes enceintes ou personnes présentant une contre-indication médicale) doit recevoir le traitement, chaque année pendant quatre à six ans.

En Polynésie française, la troisième campagne de lutte contre la filariose a débuté le 13 février et se déroulera jusqu’au 30 mars 2012. L’objectif est de couvrir 90% de la population, soit 230.000 personnes. Au cours de ces sept semaines, les deux médicaments antiparasitaires vont être distribués dans les écoles, les lieux publics, les structures de santé ou à domicile par des personnes formées (les « ambassadeurs »). Les médicaments doivent être avalés au moment où ils sont distribués, selon la stratégie dite de POD (prise observée directe) préconisée par l’OMS depuis 2010.

Selon les dernières données concernant la Polynésie française, une personne sur dix (11% de la population) serait porteuse de filariose et environ 1.000 patients seraient atteints d’éléphantiasis. En 2011, 87% de la population a reçu le traitement contre la filariose. Avec ces campagnes successives de lutte contre la filariose (prévues au moins jusqu’en 2013), les autorités sanitaires polynésiennes souhaitent arrêter la transmission de ce parasite et éradiquer cette maladie invalidante.

 

Source : Bureau des programmes de pathologies infectieuses : actu POD 2012. Direction de la santé – Polynésie française, février 2012.

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