Les boissons énergisantes dopent... la nutrivigilance

Comme les médicaments, certains aliments font l’objet d’une surveillance après leur commercialisation. Ce dispositif dit « de nutrivigilance » permet de collecter les effets indésirables observés avec les produits alimentaires jugés à risque, par exemple les boissons promues comme « énergisantes ».

Longtemps interdites en France, ces boissons à base de substances réputées stimulantes (taurine, caféine, guarana, ginseng et vitamines) ont finalement pénétré l’Hexagone en 2008. Quatre ans après, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), qui n’a cessé de tenir à l’œil ces produits, ravive les inquiétudes.

Le bilan qu’elle vient de publier fait état de trente cas d’effets indésirables probablement liés à la consommation de ces boissons. Un nombre restreint mais dont la gravité ne peut laisser indifférent. Ces effets indésirables sont d’ordre cardiologique (augmentation du rythme cardiaque, arrêt cardiaque), neurologique (crises d’épilepsie, tremblements, vertiges) ou psychiatrique (anxiété, agitation, confusion). Une atteinte des reins a également été constatée. Enfin, ces boissons énergisantes sont suspectées être à l’origine de trois décès (par arrêt cardiaque).

Les autorités de santé s’inquiètent particulièrement de la tendance actuelle à consommer ces boissons énergisantes au cours d’une activité sportive ou en mélange avec de l’alcool. Selon des travaux récents menés par l’Anses, « 27 % des consommateurs de moins de 35 ans associent, au moins de temps en temps, ces produits à l’alcool ». Des comportements jugés dangereux pour le cœur et susceptibles de diminuer la perception des effets liés à l’alcool.

Pour l’Anses, il s’agit donc de sensibiliser les consommateurs sur ces risques et sur l’importance de communiquer à un professionnel de santé tout effet indésirable observé après la consommation de boissons énergisantes. Toutes ces informations, recueillies via le dispositif de nutrivigilance, permettront ainsi de mieux évaluer les dangers associés à ces boissons.

Source : Boissons énergisantes : l’Anses appelle les professionnels de santé à lui transmettre les effets indésirables qui seraient portés à leur connaissance. Anses, 6 juin 2012.