Leishmaniose cutanée : d'une montagne à l'autre

La leishmaniose cutanée est une maladie causée par un parasite. Ce dernier est transmis par une petite mouche, le phlébotome. La leishmaniose cutanée se manifeste par un bouton croûteux qui ne gratte pas ou par un petit cratère dans la peau. En France, cette parasitose est principalement rencontrée dans les Pyrénées-Orientales, et plus largement sur le bassin méditerranéen. Cependant, de nouveaux foyers infectieux sont observés et la maladie semble progresser vers les régions du nord.

C’est ce que suggèrent les auteurs d’un article dans lequel ils exposent le cas d’un hollandais qui a séjourné dans le Jura en août 2007. L’homme de 49 ans est resté quelques semaines à Clairvaux-les-lacs pour randonner. Quelques mois après, il a consulté un dermatologue pour une boursouflure sur le nez. La lésion a d’abord été traitée par cryothérapie (thérapie par le froid) puis, suite à une première biopsie, un traitement à base d’antibiotiques et de corticoïdes associés à un immunosupresseur (tacrolimus) a été mis en place pour venir à bout de la lésion récidivante. Sans succès. Une seconde biopsie a été réalisée et a mis en évidence la présence du parasite, permettant de poser le diagnostic de leishmaniose cutanée et de prescrire un traitement adapté.

La question est aujourd’hui de savoir quelles zones de l’hexagone doivent être considérées comme des zones infectieuses. La présence du phlébotome, vecteur de la leishmaniose, permet d’identifier les territoires potentiellement à risque. Il est prévu qu’une grande investigation soit menée cet été dans le Jura où jusqu’à présent, la petite mouche noire n’a pas encore été détectée. Celle-ci serait présente en Côtes d’or et en Saône et Loire, deux départements limitrophes. La côte atlantique n'est pas épargnée et des cas de leishmaniose canine (chez le chien) ont été rapportés en Deux-Sèvres, Loire-Atlantique et Loiret. Des chiens ont également été atteints en Allemagne, sur la vallée du Rhin.

L’extension de la leishmaniose cutanée se confirme et cette parasitose fait l’objet d’une surveillance de plus en plus rapprochée. Face à des boutons ou des lésions cutanées résistant aux traitements habituels, il semble important que les médecins évoquent ce diagnostic.

source : W.R Faber et coll. : Cutaneous leishmaniasis acquired in Jura, France. J Emerg Infect Dis, 2012 
M.Kasbari et coll. : Possibility of leishmaniasis transmission in Jura, France. J Emerg Infect Dis, 2012