Vers une interdiction des cabines UV ?

Depuis des années, les dermatologues sonnent l’alarme sur les conséquences des cabines UV en termes de cancer de la peau. Un décret durcissant la réglementation pour ces cabines devrait être signé prochainement par le gouvernement.

Récemment, une analyse croisée (méta-analyse) a été publiée, regroupant 27 études évaluant le risque de cancer de la peau (mélanome) en lien avec la fréquentation des cabines de bronzage. Ces études s’étalent sur les trente dernières années, au cours desquelles la fréquentation de ces cabines est devenue extrêmement populaire, non seulement dans les pays du nord de l’Europe, mais aussi dans ceux du Sud.

Selon cette analyse croisée, le risque de cancer de la peau augmente de 20% chez les adeptes du bronzage artificiel. De plus, le risque de mélanome est presque doublé quand la fréquentation des cabines commence avant l’âge de 35 ans. À chaque série de séances d’UV, le risque de cancer de la peau augmenterait de 1,8%.

Selon cette analyse, la fréquentation des cabines UV serait responsable de 5,4% des 63.942 nouveaux cas de mélanomes diagnostiqués chaque année dans dix-huit pays européens et d’environ 800 décès annuels par mélanome. Les femmes sont particulièrement touchées, avec 2.341 nouveaux cas chaque année et 498 décès.

L’OMS (Organisation mondiale de la santé) a déjà recommandé d’interdire la fréquentation des cabines de bronzage aux moins de 18 ans ainsi que le retrait des appareils non contrôlés. Les auteurs de l’analyse croisée vont jusqu’à préconiser des mesures d’interdiction pure et simple des cabines de bronzage, comme cela est le cas au Brésil depuis novembre 2009. Au début du mois de juillet, une mission d’information du Sénat sur la dangerosité des cabines UV a, elle aussi, préconisée une interdiction totale des cabines de bronzage en France.

Source : Boniol M et al : Cutaneous melanoma attributable to sunbed use: systematic review and meta-analysis. BMJ 2012; 345: e4757.