Attention aux collyres mydriatiques chez les enfants

Les collyres mydriatiques sont des médicaments utilisés pour dilater la pupille (mydriase), en traitement de certaines maladies de l'oeil ou avant certains examens ophtalmologiques. Ces collyres peuvent être à base d’atropine ou de ses dérivés, ou encore de phényléphrine, des substances qui agissent sur le système nerveux.

Les collyres sont destinés à une action locale au niveau de l’œil, mais une partie de la substance active peut néanmoins atteindre la circulation générale. Or les enfants sont non seulement plus à risque de développer des effets généraux après l’instillation d’un collyre, mais aussi plus sensibles que les adultes aux effets de l’atropine sur le cerveau (risque de convulsion, délire, agitation, troubles de la régulation thermique). L’atropine peut en outre causer des troubles intestinaux graves ou une tachycardie. La phényléphrine peut entrainer une hypertension artérielle et une diminution du débit cardiaque.

Des effets indésirables graves, voire mortels, ont été recensés, en particulier en cas d’association de plusieurs collyres mydriatiques ou en cas de surdosage. Afin de limiter le risque d’effets indésirables, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a pris plusieurs décisions : désormais, la phényléphrine collyre 10 % est contre-indiquée chez l’enfant de moins de 12 ans et l’atropine collyre à 1 % est réservée aux adultes et aux adolescents de plus de 12 ans.

Les parents réalisent parfois eux-mêmes l’instillation du collyre. Après l’instillation, appuyez sur l’angle interne de l’œil pendant une minute pour boucher l’entrée du canal lacrymal et essuyez sur la joue de l’enfant la partie du collyre qui s’y écoule. Ne dépassez pas les doses prescrites même si vous ne constatez pas rapidement la dilatation de la pupille. 

source : Utilisation des collyres mydriatiques en pédiatrie pour l’obtention d’une mydriase ou d’une cycloplégie à visée diagnostique - Point d'information, ANSM, 20/11/2012