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Cancer du sein : entretien avec Marc Espié, directeur du Centre des maladies du sein à l'hôpital Saint-Louis

La campagne 2013 de dépistage du cancer du sein, Octobre rose, s'achève. Le Dr Marc Espié*, oncologue, directeur du Centre des maladies du sein de l'hôpital Saint Louis à Paris, nous explique ce qu'il pense de cette campagne médiatique controversée et fait le point sur les avancées récentes concernant la prise en charge des patientes atteintes de cette maladie.

03 novembre 2013 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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La campagne 2013 de dépistage du cancer du sein, Octobre rose, s'achève. Le Dr Marc Espié*, oncologue, directeur du Centre des maladies du sein de l'hôpital Saint Louis à Paris, nous explique ce qu'il pense de cette campagne médiatique controversée et fait le point sur les avancées récentes concernant la prise en charge des patientes atteintes de cette maladie.

Dr Marc Espié, oncologue, directeur du Centre des maladies du sein à l'hôpital Saint Louis (Paris).


Propos recueillis le 8 octobre 2013 par Isabelle Cochois au Centre des maladies du sein de l'hôpital Saint Louis (Paris).

VIDAL : Octobre Rose 2013 touche à sa fin, quel bilan peut-on tirer de cette campagne médiatique contestée par certains et promue par d’autres ?

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Dr Marc Espié : Je crois que ce qui est surtout contesté, c’est l’efficacité du dépistage : est-ce que le dépistage organisé est efficace ou pas ? 
Il y a eu beaucoup de polémiques dans l’année écoulée sur le surdiagnostic associé au dépistage organisé du cancer du sein. 
Je crois qu’il est démontré par toutes les études qui ont été effectuées sur le sujet que le dépistage permet de réduire la mortalité par cancer du sein d’environ 20 à 30 pour cent, entre une femme qui participe au dépistage et une femme qui n’y participe pas. 
Après, c’est sûr qu’il y a une part de surdiagnostic, je pense qu’on ne peut pas le nier : une femme par exemple qui a 74 ans - puisque le dépistage va jusqu’à 74 ans - fait une mammographie, on lui trouve un petit cancer de 2 mm, 2 ans après elle meurt d’un infarctus, et bien on aurait jamais trouvé son petit cancer du sein, il ne se serait pas exprimé de son vivant. Donc là on aura fait du surdiganostic. 
Mais, après, les cancers du sein qui régressent spontanément, j’en n’ai jamais trop vus, il y en a bien sûr qui évoluent très lentement et donc probablement là aussi on peut faire du surdiagnostic .
 
Mais c’est toujours pareil, en santé publique, on raisonne à l’échelle d’une population et pas à l’échelle d’un individu donné. Et une fois que l’on a fait une mammographie, puisque cela reste l’outil de dépistage essentiel, quand on trouve une image anormale, cela me semble très difficile de dire à une patiente et bien écoutez, on va la regarder et on ne fait rien.
 
Donc, je crois que tout geste et toute attitude de santé publique s’accompagne d’effets indésirables. En sénologie et avec la mammographie, cela va être le surdiagnostic, des examens invasifs qu’on n’aurait pas faits ou qui ne vont pas trouver de cancer, mais je crois que c’est la prix à payer pour toute campagne de santé publique, c’est pareil avec les vaccins, il y a des effets indésirables, mais le rapport bénéfice/risque de mon point de vue reste du côté des bénéfices. 
Alors, Octobre Rose permet de sensibiliser les femmes à l’importance de ce dépistage et paradoxe donc c’est qu’en France, on plafonne aux alentours de 50 % de femmes qui se font dépister, France entière 52-53 %, et on aimerait bien que cette participation augmente parce que pour que la mortalité diminue là encore à l’échelle d’une population, on estime qu’il faut 70 % de participation au dépistage organisé. 
 
Dans ce sens là, Octobre Rose à un intérêt parce qu’il sensibilise les femmes, le problème est de faire des campagnes qui ne soient pas trompeuses, il ne faut pas rendre la mariée plus belle qu’elle n’est. Quand on fait du dépistage, on essaye  de trouver des cancers, ça ne protège pas des cancers, ça permet d’en trouver d’avantage, plus petits, à un stade plus précoce, avec un pronostic meilleur et des traitements moins agressifs. 
Je crois que c’est tout le bénéfice du dépistage organisé et donc d’Octobre Rose puisqu’il aide à ce que les femmes participent à ce dépistage. 
* Les liens d’intérêt du Dr Marc Espié sont accessibles sur le site dédié du Conseil de l’Ordre des Médecins

Sources : VIDAL

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