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INVIRASE (saquinavir) : arrêt de commercialisation le 15 novembre 2017

Le laboratoire Roche a décidé d'arrêter la commercialisation des spécialités de saquinavir, INVIRASE 200 mg gélule et INVIRASE 500 mg comprimé pelliculé, à partir du 15 novembre 2017.

Ces antirétroviraux sont de fait peu utilisés car ils ne font plus partie des recommandations de prise en charge de l'infection par le VIH-1 où d'autres stratégies thérapeutiques prévalent actuellement. De plus, ils sont associés à des risques de troubles du rythme cardiaque de type allongement des espaces QT et PR à l'électrocardiogramme (ECG).

Les patients traités par ces médicaments doivent être informés de ce prochain arrêt de commercialisation afin qu'ils puissent consulter leur médecin en vue de la modification de leur traitement. 
David Paitraud 25 octobre 2017 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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Représentation en 3D de rétrovirus (illustration).

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Arrêt de commercialisation le 15 novembre 2017
Le laboratoire Roche a décider d'arrêter la commercialisation d'INVIRASE 200 mg gélule et d'INVIRASE 500 mg comprimé pelliculé, deux 
antiviraux à base de saquinavir indiqués dans la prise en charge des patients infectés par le VIH-1 (Cf. Encadré 1).
 
Encadré 1 - INVIRASE en bref
Le saquinavir appartient à la classe des inhibiteurs de protéase.
INVIRASE est indiqué dans le traitement des patients adultes infectés par le VIH-1.
Il doit être administré uniquement en association avec le ritonavir et avec d'autres médicaments antirétroviraux.
Une surveillance cardiaque (électrocardiogramme) est nécessaire avant et pendant le traitement, en raison du risque arythmogène associé à ce médicament.

Cet arrêt de commercialisation est programmé à partir du 15 novembre 2017.
Le saquinavir a été mis à disposition en 1997 en France, sous la dénomination INVIRASE 200 mg gélule. Le dosage à 500 mg a été commercialisé en 2006 sous forme de comprimés.


Un risque arythmogène connu depuis 2010
L'arrêt de la commercialisation d'INVIRASE est notamment consécutif à l'évolution des stratégies thérapeutiques de prise en charge de l'infection par le VIH, au sein desquelles le saquinavir n'a plus de place (
Cf. VIDAL Reco "VIH (infection par le)" et Figure 1).
 
Figure 1 - Les traitement antirétroviraux recommandés dans la prise en charge du VIH (extrait de l'arbre décisionnel de VIDAL Reco "Infection par le VIH")
2 INTI + 1 IP/r
ténofovir - emtricitabine + darunavir/r
ténofovir - emtricitabine + atazanavir/r
abacavir - lamivudine + atazanavir/r
Ou
2 INTI + 1 INNTI
ténofovir - emtricitabine + rilpivirine
abacavir - lamivudine + efavirenz
Ou
2 INTI + 1 INI
ténofovir - emtricitabine + dolutégravir
ténofovir - emtricitabine + elvitégravir
ténofovir - emtricitabine + raltégravir
abacavir - lamivudine + dolutégravir
INTI :  inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse ; IP/r : inhibiteurs de protéase potentialisé par le ritonavir ; INNTI : inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse ; INI : inhibiteur de l'intégrase
 
Par ailleurs, le saquinavir est associé à un risque d'allongement des espaces QT et PR, dose-dépendant, qui a été à l'origine de modifications du résumé des caractéristiques du produit (RCP) d'INVIRASE en 2010 (notre article du 3 septembre 2010) puis en 2014 (notre article du 28 mai 2014). 
 
Celles-ci ont principalement consisté en une surveillance électrocardiographique supplémentaire des patients traités, en plus de l'ECG initial, au moment où le risque d'allongement de l'espace QT atteint son maximum :
  • au 3e-4e jour chez les patients recevant une dose de 1 000/100 mg de saquinavir/ritonavir 2 fois par jour,
  • au 10e jour de traitement chez les patients naïfs de traitement antirétroviral, pour qui la dose initial d'INVIRASE doit être réduite à 500 mg 2 fois par jour pendant les 7 premiers jours.

Enfin, INVIRASE est peu utilisé avec 2 091 prescriptions en 2014 (Avis de la Commission de la transparence du 23 septembre 2015).
 
Cette décision s'inscrit dans la même logique que celle annoncée en septembre par le laboratoire BMS concernant les arrêts de commercialisation de VIDEX (didanosine) et de ZERIT (stavudine) programmés pour mars 2018 (notre article du 20 septembre 2017). 

Informer les patients
Il n'existe pas d'autres spécialités de saquinavir disponibles en France. 
Les patients encore traités par INVIRASE doivent donc être informés de la décision du laboratoire afin qu'ils consultent leur médecin en vue d'une modification de leur traitement antirétroviral. 

Sur VIDAL.fr
VIH : arrêt de commercialisation de VIDEX et ZERIT fin mars 2018 (20 septembre 2017)
INVIRASE comprimé pelliculé et gélule (saquinavir) : nouvelles modalités de surveillance ECG (28 mai 2014)

INVIRASE, associé à un risque arythmogène (3 septembre 2010)

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