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Accueil favorable de l'extension de l'obligation vaccinale chez le nourrisson

05 octobre 2018 Image d'une montre4 minutes icon Ajouter un commentaire
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Amélioration de la couverture vaccinale au delà des enfants concernés par l'obligation vaccinale.

La loi élargissant l'obligation vaccinale est entrée en application pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018 et son application est exigée depuis le 1er juin 2018 pour tout enfant entrant en collectivité.

Sur le plan pratique, dix mois après l'entrée en vigueur de cette loi, les enfants nés depuis janvier 2018 doivent avoir été vaccinés contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la coqueluche (DTPCa), Haemophilus influenzae de type b ( Hi), l'hépatite B (VHB) et le pneumocoque. Pour ces vaccinations, les enfants doivent avoir reçu les deux doses de primo-vaccination et le vaccin contre le méningocoque C (1 dose à l'age de 5 mois). La vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole est pratiquée à l'âge de 12 mois selon le calendrier vaccinal en vigueur et de fait, ne peut être prise en compte dans l'adhésion à la vaccination du nourrisson.

Dix mois après l'entrée en vigueur de cette loi, Santé Publique France, en charge du suivi de la couverture vaccinale, vient de communiquer l'évolution de la couverture chez les enfants nés depuis le 1er janvier 2018. Le recueil des données a été fait sur la base du remboursement des vaccins hexavalents DTPCa, Hi, VHB (Infanrix hexa, Hexyon, Vaxelis) délivrés de janvier à mai 2018 pour ces enfants. Le nombre de doses remboursées a été comparé à celui des années précédentes chez les enfants de la même classe d'âge, c'est-à-dire les enfants âgés de 2 mois (âge de la 1ère dose d'administration du vaccin hexavalent) à 5 mois (période de collecte des données). En mai 2018, 97,8 % des nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018 ont reçu la 1ère dose, alors qu'en mai 2017 92,3 % des nourrissons étaient vaccinés avec une dose de vaccin hexavalent, soit un gain de 5,5 %. 

Par ailleurs, chez les nourrissons nés avant le 1er janvier 2018, c'est-à-dire non soumis à l'obligation vaccinale, il a été observé une augmentation de la couverture vaccinale de 5,6 % vis-à-vis de la vaccination recommandée à 12 mois contre le méningocoque C, passant de 56,8 % à 62,4 % en un an. Chez les enfants âgés de 2 à 5 ans, dans le cadre du rattrapage de la vaccination contre le méningocoque C, la couverture vaccinale a également évolué de 70,8 % en 2017 à 72,2 % en 2018. La couverture vaccinale de la 1ère dose de vaccin trivalent contre la rougeole, les oreillons et la rubéole recommandée à l'âge de 12 mois a augmenté de 2,6 %, passant de 72,4 % en 2017 à 75 % en 2018. Quant à la couverture vaccinale contre les infections à papillomavirus humains, bien que restant très insuffisante, elle a également progressé, passant chez les jeunes filles de 11 à 14 ans, qui est la population pour laquelle cette vaccination est recommandée, de 8,9 % (schéma complet à 2 doses) en 2017 à 11,6 % en 2018.

Un effort de tous au profit de la santé publique.

Ces premiers résultats encourageants en termes de santé publique n'ont pas été obtenus sans effort. On peut noter que la mise en œuvre de l'extension de l'obligation vaccinale a mobilisé de nombreux acteurs, au premier rang desquels les professionnels de santé de proximité (médecins, pharmaciens, sage-femmes et infirmiers), mais également les agences sanitaires, les unions régionales de professionnels de santé (URPS) et les agences régionales de santé (ARS). Ces professionnels et ces structures se sont appuyés sur des relais d'information avec différents types de supports dématérialisés, d'affiches, de brochures ou avec la mise en pratique de cas concerts (questions-réponses). Des conférences débats ont été organisés localement sous l'égide des ARS. La plateforme vaccination-info-service.fr propose à toute personne de faire le point sur ses vaccinations (diagnostic personnalisé) en fonction de son profil santé ou de son contexte professionnel ou environnemental, permettant de sensibiliser les personnes au-delà des enfants concernés par l'obligation vaccinale.

En termes de suivi de pharmacovigilance, pour accompagner l'extension de l'obligation vaccinale, l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) va mettre à la disposition des professionnels de santé et du public une information régulièrement actualisée sur les données de tolérance des vaccins administrés chez les enfants de moins de 2 ans. Pour cela, l'ANSM a consulté un comité scientifique spécialisé temporaire comprenant des auditions publiques pour définir les modalités et les indicateurs de suivi de cette pharmacovigilance. Le premier bilan de tolérance des vaccins administrés au cours du premier semestre 2018 chez les nourrissons nés cette année est attendu pour la fin de l'année 2018.

L'évolution de l'obligation vaccinale chez le nourrisson.

Avec ces résultats encourageants de l'application de l'extension de l'obligation vaccinale, se posent en parallèle les questions relatives à l'évolution de cette mesure. En effet, le rapport de la concertation citoyenne sur la vaccination recommandait que l'extension de l'obligation vaccinale soit temporaire. Quels vont être les indicateurs pour déterminer que l'obligation vaccinale des nourrissons peut être levée : couverture vaccinale ? Adhésion à la vaccination au travers d'enquêtes ? Certains, réticents à l'extension de l'obligation vaccinale, soulignent que l'adhésion à l'extension de l'obligation vaccinale (ou la crainte de la sanction par la non admission de l'enfant en collectivité) va être pleinement évaluée lorsque ces enfants nés en 2018 entreront en maternelle à l'âge de 3 ans, soit à la rentrée de septembre 2021. En 2013, avant l'âge de 3 ans, 39 % des enfants sont gardés exclusivement par un de leurs parents ou un membre de leur famille sans mode de garde collective (incluant les assistances maternelles). Ces enfants, n'ayant pas satisfait aux obligations vaccinales jusqu'alors, devront avoir leur calendrier vaccinal à jour lors de leur admission dans l'école même si cette dernière est de statut privée, hors contrat avec l'éducation nationale.

La France reste actuellement le seul pays d'Europe de l'Ouest pour lequel l'ensemble des vaccinations du nourrisson sont obligatoires ; l'Italie a mis en place l'obligation vaccinale depuis la rentrée scolaire de 2017, mais elle a suspendu cette mesure pour des raisons politiques. Certains pays d'Europe centrale et orientale ont maintenu les obligations vaccinales du nourrisson après l'éclatement de l'Union soviétique et leur adhésion à la communauté européenne (voir l'outil Vaccine scheduler du centre européen de prévention et de contrôle des maladies transmissibles, ECDC).

Source : communiqué de presse du ministère des solidarités et de la santé.

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