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GILENYA (fingolimod) : contre-indiqué chez la femme enceinte ou en âge de procréer et sans contraception

GILENYA 0,5 mg gélule (fingolimod), immunosuppresseur indiqué dans la prise en charge de la sclérose en plaques rémittente-récurrente, est désormais contre-indiqué : 
  • au cours de la grossesse, 
  • et chez les femmes en âge de procréer et n'utilisant pas une contraception efficace. 

L'exposition in utero au fingolimod est associée à un risque accru (doublé) de malformations congénitales, en particulier cardiaques et rénales. 
Cette toxicité du fingolimod s'explique par l'affinité de cette substance avec un récepteur impliqué dans le développement de l'embryon. 

En parallèle de ces contre-indications, des recommandations sont émises auprès des professionnels de santé pour réduire le risque de malformations associé à GILENYA. 
David Paitraud 04 septembre 2019 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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GILENYA expose les femmes enceintes à un risque de malformations congénitales chez le fœtus (illustration).

GILENYA expose les femmes enceintes à un risque de malformations congénitales chez le fœtus (illustration).


L'immunosuppresseur sélectif à base de fingolimodGILENYA 0,5 mg gélule (Cf. Encadré 1) ne doit plus être utilisé : 
  • chez la femme enceinte, 
  • chez la femme en page de procréer et n'utilisant pas de contraception efficace.
Ces nouvelles contre-indications relatives à la grossesse sont désormais applicables. 

Encadré 1 - Indications thérapeutiques de GILENYA
Traitement de fond, en monothérapie, des formes très actives de sclérose en plaques (SEP) rémittente-récurrente pour les groupes de patients adultes et pédiatriques âgés de 10 ans* et plus suivants (Cf. VIDAL Reco "Sclérose en plaques") :
  • Patients présentant une forme très active de la maladie malgré un traitement complet et bien conduit par au moins un traitement de fond de la sclérose en plaques.
ou
  • Patients présentant une sclérose en plaques rémittente-récurrente sévère et d'évolution rapide, définie par 2 poussées invalidantes ou plus au cours d'une année associées à 1 ou plusieurs lésion(s) rehaussée(s) après injection de gadolinium sur l'IRM cérébrale ou une augmentation significative de la charge lésionnelle en T2 par rapport à une IRM antérieure récente.
*L'indication chez l'enfant à partir de 10 ans est remboursable depuis le 25 août 2019 (Journal officiel du 22 août 2019 - texte 25)

Un risque de malformations congénitales multiplié par 2
Cette modification des précautions d'emploi au cours de la grossesse s'appuie sur les données post-commercialisation de GILENYA. 
Selon le registre EUROCAT (European network of population-based registries for the epidemiological anomalies), le risque de malformations congénitales apparaît 2 fois plus élevé chez les enfants exposés pendant la grossesse par rapport aux données de population générale. 

Le mécanisme identifié pour expliquer la toxicité sur la reproduction implique le récepteur à la sphingosine-1-phosphate. Ce récepteur cible du fingolimod est aussi impliqué dans la formation du système vasculaire au cours de l'embryogenèse.

Les malformations les plus fréquemment rapportées sont : 
  • les cardiopathies congénitales, telles que les anomalies du septum auriculaire et ventriculaire, tétralogie de Fallot,
  • des anomalies rénales, 
  • des anomalies musculo-squelettiques.

GILENYA et grossesse : en pratique
Ces contre-indications sont associées à des recommandations de bon usage de GILENYA : 
  • informer les patientes sur le risque malformatif associé au fingolimod,
  • avant l'instauration de GILENYA : réaliser un test de grossesse afin de s'assurer qu'il est négatif, 
  • pendant le traitement par GILENYA : prescrire un contraceptif efficace aux femmes en âge d'être enceinte. La contraception doit être poursuivi au moins 2 mois après l'arrêt du fingolimod.

Cas particuliers : désir de grossesse, traitements en cours
Pour les femmes enceintes actuellement traitées par GILENYA, les recommandations suivantes sont émises : 
  • arrêter le traitement par fingolimod,
  • expliquer à la patiente le risque malformatif associé au fingolimod, 
  • organiser une surveillance étroite de la grossesse, notamment en s'appuyant sur les échographies. 

Pour les femmes sous GILENYA et qui expriment un désir de grossesse, la démarche doit être la suivante :
  • prévoir l'arrêt du traitement par fingolimod, au moins 2 mois avant le projet de grossesse ;
  • la contraception est interrompue 2 mois après l'arrêt de GILENYA.

Une carte patiente "GILENYA et grossesse"
Le kit d'information médicale de GILENYA incluent 3 documents de réduction du risque chez la femme enceinte :
  • le guide de prescription, 
  • le guide patient/parent/représentant légal, 
  • une carte patiente spécifique à la grossesse. 

Pour aller plus loin
GILENYA (fingolimod) - Nouvelle contre-indication chez la femme enceinte et en âge de procréer n'utilisant pas une contraception efficace - Lettre aux professionnels de santé (ANSM, 2 septembre 2019)
Lettre des professionnels de santé - Contre-indications / grossesse / GILENYA (sur le site de l'ANSM, septembre 2019)

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