#Santé publique #COVID-19

Quand les modifications de l’environnement favorisent l’émergence des infections

La pandémie actuelle due au SARS-CoV-2 a mis sur le devant de la scène la menace que représentent les maladies infectieuses émergentes. Or, comme l’explique Rodolphe Gozlan, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement, et Soushieta Jagadesh,  doctorante dans ce même institut, dans la revue The conversation, "de nombreux indices portent à croire que la fréquence d’apparition de nouveaux agents infectieux pourrait augmenter dans les décennies à venir".
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Davantage de contacts avec des organismes autrefois rarement rencontrés (illustration).

Davantage de contacts avec des organismes autrefois rarement rencontrés (illustration).


 
Les bouleversements de la biodiversité, les modifications de l'utilisation des terres, l'accroissement des déplacements humains et des échanges commerciaux, le changement climatique constituent des conditions idéales pour l'apparition de nouvelles maladies infectieuses et notamment pour le "passage à l'être humain de micro-organismes pathogènes provenant des animaux".

Plus de 70 % des infections émergentes sont des zoonoses
De fait, de nombreuses affections qui ont fait récemment parler d'elles comme certaines fièvres hémorragiques, en particulier celle due au virus Ebola, mais aussi des infections à coronavirus, SRAS, MERS et aujourd'hui COVID-19, sont des zoonoses et font partie de la liste des maladies prioritaires, établie par l'OMS en raison de leurs conséquences en termes de santé publique. R. Gozlan et S. Jagadesh soulignent également à point nommé que cette liste contient aussi une maladie X, c'est-à-dire "une maladie qui sera responsable d'une épidémie internationale causée par un pathogène actuellement inconnu ".

Le rôle de la perte de la biodiversité…
Or, d'un point de vue environnemental, les pertes de biodiversité ont tendance à augmenter la transmission des agents pathogènes alors que, par exemple, une grande diversité augmente les chances qu'un agent pathogène se retrouve dans un hôte inadéquat, freinant ainsi sa transmission.

… Et de nombreux autres facteurs en cause
En dehors de la diminution de la biodiversité, d'autres facteurs peuvent aussi favoriser l'apparition de nouvelles maladies infectieuses. Ainsi en est-il du changement climatique et des interactions homme-animal-écosystème qui sont de plus en plus étroites. On peut y ajouter le commerce des animaux, la consommation de viande de brousse (qui peut aussi être infectée) et la déforestation, cette dernière favorisant le contact avec des organismes auparavant rarement rencontrés.
Sans céder au catastrophisme, la COVID-19 aura au moins eu l'intérêt de mettre en exergue le "rôle des changements environnementaux dans la modification des schémas épidémiologiques existants".


Pour en savoir plus
Rodolphe Gozlan et Soushieta Jagadesh. Comment les changements environnementaux font émerger de nouvelles maladies. The Conversation. 12 février 2020. Mise à jour le 2 mars 2020.
 
Sources

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