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Rhumatismes inflammatoires et COVID-19 : les bons réflexes

AINS, corticoïdes, traitements immunosuppresseurs, biothérapies, etc., la Société française de rhumatologie (SFR) précise la conduite à tenir en cas de traitement pour un rhumatisme inflammatoire chronique dans le cadre de la COVID-19. 
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Poursuivre le traitement de fond en l'absence d'infection COVID-19 (illustration).

Poursuivre le traitement de fond en l'absence d'infection COVID-19 (illustration).


L'infection COVID-19 est d'apparition trop récente pour disposer de données spécifiques, mais sur la base des publications dans les autres infections respiratoires, le Haut conseil de Santé publique estime que "les personnes avec une immunodépression acquise par traitement immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie à dose immunosuppressive sont considérées à risque d'infection COVID-19". C'est le cas de nombreux patients traités pour un rhumatisme inflammatoire chronique, une polyarthrite rhumatoïde ou une spondylo-arthrite notamment.  
Dans un communiqué du 21 mars dernier, la Société française de rhumatologie (SFR) a fait un certain nombre de recommandations.
 
Des mesures générales
Pour tous les patients, il est recommandé de restreindre de façon drastique les interactions sociales, de reporter les soins non urgents pour éviter sorties et salles d'attente et de surveiller sa température. Les personnes avec une immunodépression acquise par le traitement peuvent se connecter directement sur le site declare.ameli.fr pour demander à être mises en arrêt de travail. Pour certaines catégories professionnelles, telles que la fonction publique hospitalière, le maintien des activités peut être envisagé.
 
En l'absence de signes d'infection COVID-19
En l'absence de signes d'infection COVID-19, il est recommandé de poursuivre le traitement de fond (biologique ou non et corticoïdes) du rhumatisme inflammatoire chronique. L'arrêt du traitement risquerait en effet d'entraîner une rechute de la maladie qui fragiliserait le patient face à l'infection.
De plus, il est bien rappelé que l'arrêt brutal des corticoïdes est dangereux, car il peut entraîner une insuffisance surrénalienne aiguë.
Il est conseillé de remplacer, dans la mesure du possible, la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) par du paracétamol et de ne prendre des AINS que si les symptômes de la maladie le nécessitent.
 
En cas de signes d'infection COVID-19
En présence de fièvre, toux, essoufflement, douleurs musculaires, symptômes évocateurs d'une infection COVID-19, il faut suspendre le traitement du rhumatisme inflammatoire, sauf les corticoïdes et l'hydroxychloroquine.
Les AINS doivent être proscrits, car des formes sévères d'infection COVID-19 avec pneumonie grave ont été observées chez des sujets jeunes en ayant pris. La SFR rappelle que le traitement d'une fièvre mal tolérée ou de douleurs, dans un contexte d'infection COVID-19 comme de toute autre virose respiratoire, repose sur le paracétamol, à la dose maximale de 3 g par jour.
Le patient doit également protéger son entourage, en évitant les contacts directs et en portant un masque, et contacter son médecin traitant ou son rhumatologue, pour décider de la suite de la prise en charge et de la possibilité de poursuivre ou non certains traitements qui sont actuellement évalués dans l'infection COVID-19.
 
De nombreux essais en cours
Parmi les médicaments régulièrement prescrits dans les rhumatismes inflammatoires chroniques, plusieurs sont en cours d'évaluation dans l'infection COVID-19 : les antipaludéens de synthèse (chloroquine, hydroxychloroquine), mais aussi plusieurs biomédicaments contre le récepteur de l'IL-6 et un inhibiteur de JAK, le baricitinib.
 
L'implication de tous les spécialistes
Pour mieux préciser les risques d'infection COVID-19, l'Inserm a mis en place une cohorte, la French COVID-19 cohort. L'objectif est de recenser les cas d'infections COVID-19 hospitalisés dans les structures pourvues d'un centre d'investigation clinique (CIC) ou d'une unité de recherche clinique (URC).
Pour les patients qui sont hospitalisés dans d'autres types de structure ou qui sont suivis en ambulatoire, plusieurs sociétés savantes se sont réunies pour construire une fiche de recueil d'information.
Les données qui seront ainsi obtenues seront partagées au fur et à mesure.

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