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COVID-19 : nouvelles alertes, mais apaisement de l’épisode du printemps

La nouvelle synthèse de Santé publique France concernant l'évolution épidémiologique de la COVID-19, publiée le 7 mai dernier, s'appuie sur les données recueillies en semaine 18 (du 29 avril au 5 mai 2020).
Il s'agit de la sixième mise au point hebdomadaire depuis celle du 24 mars 2020. 
François Trémolières 11 mai 2020 08 septembre 2020 Image d'une montre8 minutes icon 7 commentaires
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Une baisse des nouvelles contaminations et des nouvelles hospitalisations pour COVID-19 (illustration).

Une baisse des nouvelles contaminations et des nouvelles hospitalisations pour COVID-19 (illustration).



L'évolution extraordinairement rapide de cette épidémie hors du commun a conduit Santé publique France à actualiser, chaque semaine, les données épidémiologiques concernant la COVID-19 dont VIDAL s'est fait l'écho (les 7  [partie 1 et partie 2], 1417, 24 avril et le 4 mai 2020).  

Il est ainsi possible de suivre les chiffres hebdomadaires des hospitalisations en service de médecine et en réanimation, des décès à l'hôpital, et des données provenant des établissements sociaux et médico-sociaux pour lesquels des informations n'ont été disponibles qu'à partir du 9 avril 2020.
Aujourd'hui, il apparaît qu'il faut attacher une importance première au nombre de nouveaux cas confirmés par jour. Il s'agit d'un paramètre essentiel pour vérifier l'effet des mesures de confinement et apprécier les tendances secondaires au contrôle de l'épidémie.
Si le paragraphe consacré à la surveillance de la mortalité n'a pas été repris dans le point hebdomadaire de Santé publique France publié le 7 mai 2020, un nouveau chapitre a concerné la surveillance des professionnels des établissements de santé, contaminés dans leur exercice.
 
Le nombre de consultations pour suspicion de COVID-19 continue à baisser
Rappelons que le nombre de consultations pour suspicion de COVID-19 est apprécié à partir des données du réseau Sentinelles, de l'association SOS médecins et du réseau Oscour®.
 
Le réseau Sentinelles
Le taux de consultations (téléconsultations comprises) pour COVID-19 est estimé en semaine 18 à 57/100 000 habitants en France métropolitaine, soit un peu plus de 37 000, dont 4 035 consultations chez un médecin généraliste.
Le taux des téléconsultations est toujours proche de 90 % de l'ensemble des consultations.
 
Association SOS Médecins
Pour ce qui est de l'association SOS Médecins, 2 247 consultations ont été comptabilisées en semaine 18, en baisse de 13 % par rapport à la semaine 17, la diminution des consultations ayant débuté il y a la 5 semaines. Il y a eu 46 422 actes médicaux pour suspicion de COVID-19 depuis le 3 mars 2020.
 
Le réseau Oscour®
Le nombre de passages aux urgences pour suspicion de COVID-19 en semaine 18 a été de 8 142, ce qui représente 5 % de l'activité des urgences.
Ce chiffre conforte la diminution régulière constatée depuis 5 semaines.
La proportion d'hospitalisations après passage aux urgences pour suspicion de COVID-19, indicateur de gravité à l'arrivée aux urgences, est de 39 %, soit en légère diminution. Chez les 65 ans et plus, cette proportion est de 69 % en semaine 18 versus 74 % en semaine 17.
Au total, 134 674 passages aux urgences pour suspicion de COVID-19 ont été enregistrés depuis le 24 février 2020.
 
En résumé, un peu moins de 50 000 patients ont été vus durant la semaine 18 pour une suspicion de COVID-19, dans une structure de consultation, y compris par téléconsultation, et aux urgences. Le chiffre des consultations pour suspicion de COVID-19 poursuit ainsi sa diminution (- 25 % en semaine 18 par rapport à la semaine 17) et a été divisé par plus de cinq depuis le début du mois d'avril (265 000 consultations en semaine 14). C'est une des données suivies par les autorités pour établir l'évolution des zones géographiques rouges ou vertes.
 
Les données de la surveillance virologique
Les données virologiques émanent de laboratoires de ville et hospitaliers.
 
Laboratoires de ville
Les résultats virologiques ont été collectés via le réseau 3 labo (Cerba, Eurofins, Biomnis). Les prélèvements provenaient de 1 775 laboratoires de ville et de 174 établissements de santé.
Le taux de positivité des tests réalisés en semaine 18 était de 5 % en moyenne : 6 % pour les prélèvements hospitaliers et 4 % pour les prélèvements de ville.
Les premiers tests de diagnostic SARS-CoV-2 datent du 9 mars 2020 et, au 5 mai, 203 710 tests avaient été réalisés, parmi lesquels 34 150 étaient positifs, soit un taux de positivité de 17 %. La moyenne d'âge des patients testés positifs était de 63 ans : 56 ans à l'hôpital et 64 ans en ville.
 
Laboratoires hospitaliers
Les laboratoires hospitaliers ont effectué, du 24 février au 3 mai, 627 464 tests parmi lesquels 117 058 étaient positifs pour le SARS-CoV-2 (20 %). Cependant, on observe une diminution progressive du taux de positivité des tests depuis 5 semaines : 7 % en semaine 18 versus 29 % en semaine 13.
 
Le nombre de cas confirmés de COVID-19 depuis janvier 2020
Entre le 21 janvier et le 5 mai 2020, 132 967 cas de COVID-19 ont été confirmés en France, pour un nombre total de tests pratiqués d'environ 850 000 (soit 13 ‰ de la population, cette proportion étant de 33 ‰ Allemagne).
Toutefois, les patients ayant des signes évocateurs de COVID-19 ne sont dorénavant plus systématiquement classés et confirmés par un test biologique. Le nombre réel de cas de COVID-19 en France est donc supérieur au nombre de cas confirmés.
Comme nous l'avons signalé lors de la semaine 17, l'évolution de nouveaux cas confirmés par jour est dorénavant un paramètre essentiel du suivi de l'épidémie. Et les données actuelles incitent à l'optimisme. En effet, on assiste, depuis six semaines, à une diminution régulière du nombre de nouveaux cas identifiés par jour. C'est ce que montre la figure 1 ci-dessous, qui compare les chiffres recueillis entre la semaine 13 (28 mars au 3 avril) et la semaine 18 (2 au 9 mai).
Après deux semaines (du 28 mars au 13 avril), où le nombre de nouveaux cas par jour a oscillé autour de 4 000, avec un pic au-dessus de 7 000 le 31 mars, le nombre de nouveaux cas quotidiens est maintenant en dessous de 1 000 depuis le 30 avril. On serait ainsi arrivé à l'objectif avancé par le Conseil scientifique COVID-19.
Il faut aussi souhaiter que l'amélioration de la surveillance et du dépistage, annoncé pour la semaine 19, permettra une détection précoce et une action rapide en cas de nouveaux clusters identifiés.
Cela semble être le cas pour deux clusters détectés tout récemment, l'un dans la Vienne, et l'autre en Dordogne.
 
Figure 1 : Évolution du nombre de cas confirmés en France,
de la semaine 13 à la semaine 18
 
Dans les établissements sociaux et médico-sociaux
Dans les établissements sociaux et médico-sociaux, il y a eu 71 216 cas de COVID-19 depuis le 1er mars.
Plus précisément, entre le 1er mars et le 4 mai 2020, il y a eu 7 264 signalements d'un épisode concernant un ou plusieurs cas liés à la COVID-19. Il s'agissait de 4 600 signalements (63 %) d'établissements d'hébergement pour personnes âgées (EHPAD, EHPA et autres établissements) et de 2 664 signalements (37 %) provenant d'autres établissements médico-sociaux (EMS).
Il y a eu 9 501 décès dans les établissements d'accueil, et 3 321 cas sont décédés après un transfert à l'hôpital. La proportion de décès à l'hôpital, rapportée au nombre total de décès, est ainsi de 35 %.
La proportion de nouveaux cas, possibles ou confirmés, chez les résidents des EHPA diminué au cours des 14 derniers jours (semaine 17 et 18, soit du 20 avril au 3 mai 2020) par comparaison avec les chiffres des 14 jours précédents (semaines 15 et 16, soit du 6 au 19 avril 2020), en particulier dans les régions les plus touchées.
Il est remarquable qu'en plus de ces données, 39 294 cas de COVID-19 ont été rapportés parmi le personnel des établissements sociaux et médico-sociaux, 18 175 des cas (46 %) ayant été confirmés.


Hospitalisations et admissions en réanimation en baisse et retours à domicile en hausse
Le 5 mai 2020, 24 775 patients atteints de COVID-19 étaient hospitalisés en France, dont 3 430 dans un service de réanimation.
Le nombre de nouvelles hospitalisations pour COVID-19 a continué de diminuer au cours de la semaine 18 : 5 869 cas en semaine 18 versus 9 205 en semaine 17.
Le 5 mai 2020, 111 nouvelles admissions en réanimation de malades COVID-19 ont été rapportées et le nombre de nouvelles admissions a diminué en semaine 18 (726 cas en semaine 18 versus 1 117 en semaine 17).
Le nombre journalier de cas hospitalisés en réanimation diminue depuis le 8 avril. Au 5 mai 2020, il y avait 3 700 lits de réanimation en moins occupés par des patients COVID-19.
Du 1er mars au 5 mai, 94 191 patients ont été hospitalisés (âge médian de 72 ans) et 16 060 sont décédés dans les hôpitaux (71 % étaient âgés de 75 ans et plus).
Au 5 mai, 52 736 patients sont retournés à domicile.
 
Surveillance des professionnels des établissements de santé ayant été contaminés
Depuis le 22 avril 2020, une surveillance a été mise en place ayant pour objectif de recenser les professionnels salariés d'un établissement de santé (ES) d'hospitalisation, public ou privé, ayant été infectés par le SARS-CoV-2 depuis le 1er mars 2020.
Les cas pris en compte comprennent les cas confirmés par une PCR positive, et également les cas probables (clinique, historique de contact ou imageries évocatrices), reconnus comme infectés par la cellule "COVID19" ou le référent infectiologue de l'ES.
Ces professionnels font partie d'une population particulièrement exposée au SARS-CoV-2. Ainsi, depuis le 1er mars, 21 142 cas ont été rapportés par 911 établissements répartis dans les 17 régions françaises : 17 951 (85 %) étaient des professionnels de santé et 2 055 (10 %) des professionnels non soignants. Dans 5 % des cas, la catégorie professionnelle n'était pas renseignée.
À noter qu'une grande partie des cas était des infirmier/ères (29 %) ou des aides-soignant(e)s (25 %) (voir tableau 1 ci-dessous).
 
Tableau 1 : Répartition du nombre de professionnels COVID-19 déclarés en France, par catégorie professionnelle, du 1er mars au 3 mai 2020.
Parmi ces 21 142 cas recensés, 10 décès liés à l'infection à SARS-CoV-2 ont été comptabilisés depuis le 1er mars 2020 : ceux de 3 médecins, de 2 aides-soignants et de 5 professionnels non soignants.
Sous réserve de vérification, les 39 294 cas de COVID-19 qui ont été rapportés parmi le personnel des établissements sociaux et médico-sociaux ne font pas partie de ce décompte.
Ces premiers résultats ne concernent également pas les professionnels de santé libéraux qui peuvent, s'ils ont été atteints, participer à l'enquête proposée sur le site du Geres (Groupe d'étude sur le risque d'exposition des soignants aux agents infectieux).

Synthèse des données recueillies au cours de la semaine 18 (du 29 avril au 5 mai 2020)
La diminution des consultations et des visites pour COVID-19 (données issues du réseau Sentinelles, de SOS Médecins et des urgences hospitalières) s'est confirmée : leur nombre a été divisé par cinq depuis le début du mois d'avril et témoigne d'une baisse des nouvelles contaminations. Ce que confirment les données épidémiologiques avec un R0 (taux de reproduction) qui serait autour de 0,6 à la fin du mois d'avril.
 
• Le nombre de nouveaux cas confirmés par jour est devenu un paramètre essentiel du suivi de l'épidémie. Les nouveaux cas quotidiens se situent en dessous de 1 000 depuis le 30 avril. Il reste à souhaiter que cette baisse se pérennise et se renforce.
 
• On constate une diminution des nouvelles hospitalisations et des nouvelles admissions en réanimation de patients COVID-19.
 
• Après une stabilisation, à un niveau élevé, du nombre de patients hospitalisés en réanimation, la baisse se poursuit. Du 8 avril au 9 mai, le nombre de lits de réanimation occupés par des patients atteints de COVID-19 a diminué de près de 3 700.
 
Un excès de la mortalité toutes causes est observé au niveau national et est particulièrement marqué, depuis la semaine 13, dans les régions Grand Est et Île-de-France.
La part de la mortalité attribuable à l'épidémie de COVID-19 reste cependant à déterminer.
 
Les enfants sont peu concernés par cette épidémie et représentent moins de 1 % des patients hospitalisés et des sujets décédés.
 
Les personnes âgées de 65 ans et plus sont, en revanche, très touchées par cette épidémie : elles représentent 72 % des patients hospitalisés et plus de 93 % des décès.
 
Les malades présentant des comorbidités sont également fortement concernés et représentent 79 % des patients hospitalisés en réanimation et au moins 81 % des décès.
 
En conclusion, huit semaines après le début du confinement, et à la veille d'un retour progressif à la normale, les résultats de Santé publique France reflètent l'impact positif des mesures de contrôle de l'épidémie. Ils confirment la diminution des nouvelles contaminations en France et mettent en évidence la baisse des nouvelles hospitalisations et des nouvelles admissions en réanimation pour COVID-19.
De plus, il faut souligner que l'évolution a été favorable pour la majorité des patients hospitalisés et, au 5 mai 2020, près de 55 000 personnes étaient retournées à leur domicile à la sortie de l'hôpital.
Cependant, un tel objectif nécessite le maintien de l'adhésion de la population à l'ensemble des mesures de prévention, afin que l'on se situe à un niveau faible de transmission à partir du 11 mai.
Quant au risque d'une 2e vague, il est présent dans les esprits, mais pas plus la science que les modèles mathématiques ne permettent aujourd'hui d'en savoir plus;
 
©vidal.fr
 
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Beliv Il y a 3 ans 0 commentaire associé
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bivi Il y a 3 ans 0 commentaire associé
Suis liberal, paramédical,partisane des oubliés du système ;depuis le départ pandémie ,nous avons été seul pour combattre ce cruel ennemi invisible, sans munition,tels les poilus à l'époque envoyés sur le front sans armes, alors que l'on savait pertinemment ce qui allait advenir de ses hommes courageux ,ses braves hommes. Et bien nous avons été considérés et traités de la même façon qu'eux,oui le crie haut et fort, nous envoyés au casse-pipe n'a nullement dérangé nos hautes autorités, merci Monsieur le Président, ce que j'en retiendrai de cette fichue pandémie, c'est que grâce aux bénévoles et à notre grande solidarité, notre pluriprofessionnalisme nous avons pu combattre bien armés et sommes fiers de nous,car tout en exerçant nos soins quotidiens nous avons pris en charge nos covid suspicion et avérés de façon sereine, et ce que je peux dire encore ,c'est que même non considérée nous sommes sur le terrain encore,
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