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TYSABRI 300 mg solution à diluer pour perfusion et risque de LEMP, point d'information

TYSABRI 300 mg solution à diluer pour perfusion et risque de LEMP, point d'information
L'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) informe les professionnels de santé que, selon les dernières données disponibles, 20 cas de LEMP (leucoencéphalopathie multifocale progressive), dont 4 fatals, ont été déclarés en France chez des patients traités par TYSABRI pour une sclérose en plaques (environ 6 000 patients ont été traités par ce médicament depuis sa mise sur le marché).
EDIT du 19 mai 2015 : Démarrage d’un arbitrage par le PRAC concernant le médicament TYSABRI (natalizumab) ; revue des données disponibles pour évaluer si les mesures mises en place sur le risque de leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP) doivent être mises à jour / EDIT.

L'Afssaps rappelle les facteurs de risque identifiés de développer une LEMP au décours d'un traitement par TYSABRI :
  • un traitement antérieur par immunosuppresseur et ce quelle que soit la durée du traitement par TYSABRI : un traitement antérieur par un ou plusieurs immunosuppresseurs a été rapporté pour 8 des 20 patients ayant développé une LEMP ;
  • la présence dans le sang d'anticorps antivirus JC, le virus responsable de la LEMP : un test de détection de ces anticorps est mis à disposition des neurologues par le laboratoire Biogen. La proportion de patients présentant des anticorps antivirus JC avant le diagnostic de LEMP n'est pas connue, le test de détection n'étant disponible que depuis mai 2011. Cependant, il faut noter que tous les patients ayant présenté une LEMP depuis la mise à disposition du test de détection étaient porteurs d'anticorps antivirus JC ;
  • la durée du traitement par TYSABRI, avec un risque majoré au-delà de 24 mois de traitement : dans 80 % des cas, les patients étaient traités par TYSABRI depuis plus de 2 ans lorsque le diagnostic de LEMP a été posé et la durée moyenne de traitement par TYSABRI chez les patients français ayant présenté une LEMP était de 36 mois.
Chez les patients traités par TYSABRI, le rapport bénéfice/risque individuel après 2 ans de traitement doit être réévalué en tenant compte de tous les facteurs de risque de survenue de LEMP.
L'Afssaps recommande la plus grande prudence en cas de décision de poursuite du traitement chez ces patients.
David Paitraud 02 mars 2012 Image d'une montre5 minutes icon Ajouter un commentaire
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Médicaments

Médicaments

L'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) informe les professionnels de santé que, selon les dernières données disponibles, 20 cas de LEMP (leucoencéphalopathie multifocale progressive), dont 4 fatals, ont été déclarés en France chez des patients traités par TYSABRI pour une sclérose en plaques (environ 6 000 patients ont été traités par ce médicament depuis sa mise sur le marché).

EDIT du 19 mai 2015 : Démarrage d'un arbitrage par le PRAC concernant le médicament TYSABRI (natalizumab) ; revue des données disponibles pour évaluer si les mesures mises en place sur le risque de leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP) doivent être mises à jour
Meeting highlights from the Pharmacovigilance Risk Assessment Committee (PRAC) 4-7 May 2015 / EDIT.

L'Afssaps rappelle les facteurs de risque identifiés de développer une LEMP au décours d'un traitement par TYSABRI :
  • un traitement antérieur par immunosuppresseur et ce quelle que soit la durée du traitement par TYSABRI : un traitement antérieur par un ou plusieurs immunosuppresseurs a été rapporté pour 8 des 20 patients ayant développé une LEMP ;
  • la présence dans le sang d'anticorps antivirus JC, le virus responsable de la LEMP : un test de détection de ces anticorps est mis à disposition des neurologues par le laboratoire Biogen. La proportion de patients présentant des anticorps antivirus JC avant le diagnostic de LEMP n'est pas connue, le test de détection n'étant disponible que depuis mai 2011. Cependant, il faut noter que tous les patients ayant présenté une LEMP depuis la mise à disposition du test de détection étaient porteurs d'anticorps antivirus JC ;
  • la durée du traitement par TYSABRI, avec un risque majoré au-delà de 24 mois de traitement : dans 80 % des cas, les patients étaient traités par TYSABRI depuis plus de 2 ans lorsque le diagnostic de LEMP a été posé et la durée moyenne de traitement par TYSABRI chez les patients français ayant présenté une LEMP était de 36 mois.
Chez les patients traités par TYSABRI, le rapport bénéfice/risque individuel après 2 ans de traitement doit être réévalué en tenant compte de tous les facteurs de risque de survenue de LEMP.
L'Afssaps recommande la plus grande prudence en cas de décision de poursuite du traitement chez ces patients.

En pratique :
L'Afssaps rappelle les éléments suivants :
  • les patients traités par TYSABRI doivent être informés des risques de LEMP associés au traitement par TYSABRI avant de débuter le traitement et après 2 ans de traitement si le traitement est poursuivi au-delà de 2 ans ;
  • un examen IRM (imagerie par résonance magnétique) doit être réalisé dans les 3 mois précédant l'instauration de TYSABRI et annuellement chez les patients sous traitement ;
  • les professionnels de santé doivent être particulièrement attentifs quant à l'apparition ou l'aggravation de symptômes évocateurs d'une LEMP, comme des troubles cognitifs, psychiatriques ou visuels ;
  • les premiers symptômes de LEMP peuvent être difficiles à différencier d'une poussée de sclérose en plaques. Or, le pronostic de la LEMP dépend de la précocité du diagnostic et de la rapidité de prise en charge ;
  • en cas de suspicion de LEMP, le traitement par TYSABRI doit être immédiatement suspendu tant que le diagnostic de LEMP n'a pas été exclu. Ce traitement sera définitivement arrêté en cas de confirmation du diagnostic ;
  • une IRM doit être réalisée et comparée à la dernière IRM disponible ;
  • une ponction lombaire pour analyse du liquide céphalorachidien à la recherche du virus JC doit être réalisée ;
  • chez les patients atteints de LEMP, des séances d'échange plasmatique ou d'immunoadsorption permettent d'accélérer l'élimination du natalizumab de la circulation sanguine afin de restaurer le plus rapidement possible l'immunité. Leur efficacité dans le traitement de la LEMP n'est cependant pas établie à ce jour. De façon quasi constante, un syndrome inflammatoire de reconstitution immunitaire (IRIS) qui aggrave souvent de façon importante l'état du patient atteint de LEMP, est observé dans un délai de quelques jours ou quelques semaines après l'arrêt du traitement par natalizumab et la réalisation des échanges plasmatiques, avant qu'une amélioration du patient ne puisse être observée.

Pour mémoire :
TYSABRI est indiqué en monothérapie comme traitement de fond des formes très actives de sclérose en plaques (SEP) rémittente-récurrente pour les groupes de patients suivants :
  • Patients adultes âgés de 18 ans et plus présentant une forme très active de la maladie malgré un traitement par interféron bêta. Ces patients peuvent être définis comme n'ayant pas répondu à un traitement complet et bien conduit par interféron bêta (habituellement d'une durée d'au moins 1 an). Les patients doivent avoir présenté au moins 1 poussée au cours de l'année précédente alors qu'ils étaient sous traitement et doivent présenter au moins 9 lésions hyperintenses en T2 à l'IRM cérébrale ou au moins 1 lésion rehaussée après injection de gadolinium. Un "non-répondeur" peut également être défini comme un patient dont le taux de poussées n'a pas changé ou a augmenté par rapport à l'année précédente ou qui continue à présenter des poussées sévères.
  • Ou patients adultes âgés de 18 ans et plus présentant une SEP rémittente-récurrente sévère et d'évolution rapide, définie par 2 poussées invalidantes ou plus au cours d'une année associées à 1 ou plusieurs lésion(s) rehaussée(s) après injection de gadolinium sur l'IRM cérébrale ou une augmentation significative de la charge lésionnelle en T2 par rapport à une IRM antérieure récente.
Ce médicament est réservé à l'usage hospitalier.
Sa prescription est réservée aux spécialistes en neurologie.
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