C’est avec la découverte des hormones sexuelles et la meilleure connaissance du cycle ovarien que naît l’idée d’utiliser des hormones de synthèse pour obtenir un effet contraceptif chez les femmes. Les premiers essais sont menés à Porto Rico en 1954 et la première pilule est disponible en 1960, aux États-Unis. En France, il faut attendre la loi Neuwirth (1967) pour que la pilule soit distribuée.
La plupart des contraceptifs oraux contiennent un estrogène de synthèse (l’éthinylestradiol) ou naturel (l’estradiol) et un progestatif de synthèse de nature variable : ces hormones bloquent la production de FSH et de LH par le cerveau et, donc, l'ovulation. Elles réduisent également la mobilité des spermatozoïdes (en épaississant les sécrétions du col de l’utérus) et maintiennent l’utérus dans un état où l’œuf est incapable de s’installer. De plus, comme les hormones produites par les ovaires, elles provoquent un épaississement de l'endomètre. Lors de la période libre entre deux plaquettes (où la femme cesse de prendre des hormones), leurs taux sanguins chutent, ce qui provoque l'apparition des règles, comme à la fin d'un cycle normal. Cette méthode dite estroprogestative est extrêmement fiable à condition d'être bien utilisée. Elle représente la forme de contraception hormonale la plus couramment proposée aux femmes qui ne présentent pas de facteur de risque particulier. La contraception estroprogestative possède en outre des bénéfices non contraceptifs, comme la prévention des cancers de l'ovaire et de l'endomètre.
D’autres pilules et dispositifs contiennent uniquement des progestatifs qui bloquent la mobilité des spermatozoïdes et modifient la paroi de l’utérus pour empêcher la grossesse. Les pilules à base de progestatifs sont efficaces à condition de les prendre tous les jours à la même heure, y compris pendant les règles. Les progestatifs ont moins de contre-indications que les estroprogestatifs, mais ils peuvent néanmoins provoquer de petits saignements. Leur usage est habituellement limité aux femmes pour qui la contraception estroprogestative est contre-indiquée.
Des traitements hormonaux prescrits contre l’acné chez les femmes contiennent à la fois des estrogènes et de la progestérone, comme les pilules estroprogestatives. Ces médicaments possèdent de ce fait des propriétés contraceptives et les femmes qui en prennent n’ont pas besoin d’autre méthode de contraception.
De très nombreuses spécialités contraceptives orales sont disponibles en France, qu'elles soient estroprogestatives ou progestatives. Le choix d’utiliser l’une plutôt que l’autre dépend de l'âge de la patiente, de ses antécédents médicaux ou d'éventuels problèmes de santé, du bilan gynécologique et médical, mais aussi de son mode de vie. Il est possible de changer de méthode à tout moment et il n’est pas rare de tester plusieurs pilules différentes afin de trouver celle qui convient le mieux. Ce changement doit se faire en respectant certaines règles.
Les pilules sont disponibles sous différentes présentations, toujours en comprimés. Les pilules estroprogestatives comptent une période d’interruption de traitement de sept ou quatre jours pendant la laquelle surviennent des saignements (règles). Même lorsque les hormones sont administrées pendant 21 ou 24 jours (avec une période de repos), il arrive néanmoins que les plaquettes contiennent 28 pilules. Dans ce cas, les pilules prises pendant la période de repos sont des placebos. Habituellement de couleur différente, elles ne contiennent aucune hormone. Elles servent à éviter de perdre la bonne habitude de prendre sa pilule tous les jours et réduisent ainsi les risques d’oubli.
Selon l’Agence du médicament (ANSM) et la Haute autorité de santé (HAS), lorsqu’une contraception orale a été choisie, il est recommandé de privilégier une pilule contenant un progestatif de deuxième génération (voir liste ci-dessous). Les pilules contenant un progestatif de troisième ou d'autre génération ne doivent pas être prescrites en première intention, compte tenu d’un risque de complications thromboemboliques (phlébites) plus élevé qu’avec les progestatifs de deuxième génération. Ces pilules ne sont pas prises en charge par l'Assurance maladie.
La contraception estroprogestative a des contre-indications que le médecin recherche avant de la prescrire. Par exemple, chez les femmes de plus de 35 ans, la consommation de plus de dix cigarettes par jour est une contre-indication relative. De même, avant de prescrire une pilule estroprogestative, le médecin recherche systématiquement des antécédents personnels ou familiaux d'hypertension artérielle, de diabète, d'excès de cholestérol, de migraine ou de phlébite. Si ces contre-indications existent, plusieurs alternatives sont possibles : la contraception orale avec des pilules composées uniquement de progestatifs (microprogestatifs, voir ci-dessous) ou la pose d’un stérilet (dispositif intra-utérin ou DIU).
La pilule estroprogestative est habituellement bien tolérée, d’autant mieux qu’elle est faiblement dosée. Elle permet d’avoir des cycles réguliers, avec des règles moins longues, moins abondantes et moins douloureuses. Quelques effets secondaires gênants sont possibles, surtout en début de contraception : de petits saignements en dehors des règles, des nausées (il faut alors prendre la pilule au milieu d’un repas) ou un gonflement des seins. On observe parfois une absence de règles. Ces effets indésirables disparaissent normalement avec le temps. Même si on note parfois une augmentation de l’appétit, les pilules faiblement dosées ne font pas grossir. Chez certaines femmes, ces contraceptifs provoquent parfois de petits saignements ou des problèmes de peau.
Les effets indésirables graves liés à la contraception estroprogestative sont essentiellement des problèmes vasculaires (phlébite, accident vasculaire cérébral, etc.). Ils sont rares et surviennent principalement chez les femmes qui présentent des facteurs de risque pour ces maladies. Le risque de phlébite augmente avec la dose d'estrogène et certains types de progestatifs. Récemment, une étude a montré que l'utilisation des contraceptifs oraux contenant un progestatif de deuxième génération (à base de lévonorgestrel) expose à un risque moins important que les contraceptifs de troisième génération (à base de désogestrel ou de gestodène), ou de quatrième génération (à base de drospirénone).
Les pilules contenant uniquement des progestatifs délivrent des doses continues tout au long du cycle, sans période de repos. Le plus souvent, elles contiennent de faibles doses d’hormones, ce sont des microprogestatifs. Ces pilules sont intéressantes pour les femmes qui présentent des contre-indications aux estrogènes car elles ne présentent pas de risque pour les vaisseaux sanguins. Néanmoins, elles sont plus contraignantes puisqu’elles doivent être prises tous les jours à heure fixe, y compris pendant les règles, pour être efficaces. De ce fait, dans la pratique quotidienne, elles sont un peu moins efficaces que les pilules estroprogestatives. De plus, lors du premier cycle, elles doivent être associées à une autre forme de contraception : préservatif, diaphragme, etc. En effet, la durée d’un cycle complet est nécessaire pour leur assurer une efficacité à 100 %. Enfin, ces pilules provoquent parfois de petits saignements entre les règles. Les microprogestatifs peuvent être administrés aux femmes qui allaitent.
Vous trouverez ci-dessous la liste des pilules microprogestatives.