À propos de Gemcitabine
Mise à jour :
Gemcitabine : Mécanisme d'action

La gemcitabine possède une activité cytotoxique significative sur diverses cellules murines et cellules tumorales humaines en culture. La gemcitabine est un antimétabolique spécifique de la phase S du cycle cellulaire, phase de synthèse de l'ADN (acide désoxyribonucléique). Elle bloque, dans certaines circonstances, la progression cellulaire au-delà de la phase G1/S. In vitro, l'action cytotoxique de la gemcitabine dépend à la fois de sa concentration et du temps.

Dans les modèles de tumeurs chez l'animal, l'activité antitumorale de la gemcitabine dépend du schéma d'administration. Administrée quotidiennement, la gemcitabine entraîne la mort des animaux avec une activité antitumorale minimale. Toutefois, lorsque l'on a recours à un schéma thérapeutique avec administration tous les 3 ou 4 jours, la gemcitabine peut être administrée à des doses non létales pourvues d'une excellente action antitumorale sur un grand nombre de tumeurs de la souris.

La gemcitabine (dFdC) est métabolisée dans les cellules par des nucléosides kinases en nucléosides diphosphate (dFdCDP) et triphosphate (dFdCTP) actifs. L'action cytotoxique de la gemcitabine semble due à l'inhibition de la synthèse de l'ADN par la double action du dFdCDP et du dFdCTP. D'abord, le dFdCDP inhibe la ribonucléotide réductase qui agit comme unique catalyseur des réactions qui produisent des désoxynucléosides triphosphates destinés à la synthèse de l'ADN. L'inhibition de cette enzyme par le dFdCDP entraîne une réduction des concentrations de désoxynucléosides en général, et du dCTP en particulier. En second lieu, le dFdCTP entre en compétition avec le dCTP pour son incorporation dans l'ADN (auto-potentialisation).

De la même manière, une faible quantité de gemcitabine peut aussi être incorporée dans l'ARN (acide ribonucléique). Ainsi, la réduction de la concentration intracellulaire du dCTP potentialise l'incorporation du dFdCTP dans l'ADN. L'ADN polymérase epsilon est incapable d'écarter la gemcitabine et de réparer les chaînes d'ADN en cours de formation.

Après incorporation de la gemcitabine dans l'ADN, un nucléotide supplémentaire s'ajoute aux chaînes d'ADN en cours d'élongation. A la suite de cette adjonction, on assiste à une inhibition complète de la synthèse de l'ADN (terminaison de chaîne masquée). Après son incorporation dans l'ADN, la gemcitabine induit le processus de lyse cellulaire programmée : l’apoptose. 

Fiche DCI Vidal

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Gemcitabine (chlorhydrate) 1 g poudre pour solution pour perfusion

Dernière modification : 21/12/2023 - Révision : 22/11/2023

ATCRisque sur la grossesse et l'allaitementDopantVigilance
L - ANTINEOPLASIQUES ET IMMUNOMODULATEURS
L01 - ANTINEOPLASIQUES
L01B - ANTIMETABOLITES
L01BC - ANALOGUES DE LA PYRIMIDINE
L01BC05 - GEMCITABINE
Grossesse (mois)Allaitement
123456789
RisquesIIX

X Contre-indication absolue II Précaution

vigilance picto

Soyez très prudent

INDICATIONS ET MODALITÉS D'ADMINISTRATION

GEMCITABINE (chlorhydrate) 1 g pdre p sol p perf

Indications

Ce médicament est indiqué dans les cas suivants :

  • Cancer de l'ovaire localement avancé, traitement de 2e intention (du)
  • Cancer de l'ovaire métastasique, traitement de 2e intention (du)
  • Cancer de la vessie localement avancé ou métastatique
  • Cancer du pancréas localement avancé
  • Cancer du pancréas métastatique
  • Cancer du sein localement avancé, traitement de 2e intention (du)
  • Cancer du sein métastasique, traitement de 2e intention (du)
  • CBNPC localement avancé ou métastatique

Posologie

Unité de prise
flacon
  • gemcitabine (chlorhydrate) : 1000 mg
Modalités d'administration
  • Voie intraveineuse (en perfusion)
  • A reconstituer et/ou à diluer avant administration
  • Administrer par perfusion intraveineuse de 30 minutes
Posologie
Patient à partir de 18 an(s)
Patient quel que soit le poids
Patient de sexe masculin ou féminin
Cancer de la vessie localement avancé ou métastatique
Posologie standard
Dans le cas de : Association au cisplatine
  • Administrer à J1, J8 et J15 de chaque cycle de 28 jours
  • Posologie à adapter en fonction de la toxicité
  • 1 000 mg/m² 1 fois ce jour
Cancer du pancréas localement avancé - Cancer du pancréas métastatique
Traitement phase 1
  • 1 000 mg/m² 1 fois par semaine
  • Pendant 7 semaines
Traitement phase 2
  • Posologie à adapter en fonction de la toxicité
  • Respecter un intervalle d'1 semaine entre 2 cycles de traitement
  • Respecter un intervalle de 1 semaine avec la phase précédente
  • Traitement à administrer par cycle
  • 1 000 mg/m² 1 fois par semaine
  • Pendant 3 semaines
CBNPC localement avancé ou métastatique
Posologie standard
Dans le cas de : Monothérapie
  • Posologie à adapter en fonction de la toxicité
  • Traitement à administrer par cycle
  • Traitement à renouveler en respectant un intervalle d'1 semaine entre 2 cycles de traitement
  • 1 000 mg/m² 1 fois par semaine
  • Pendant 3 semaines
Dans le cas de : Association au cisplatine
  • Administrer les jours 1 et 8 de chaque cycle de 21 jours
  • Posologie à adapter en fonction de la toxicité
  • 1 250 mg/m² 1 fois ce jour
Cancer du sein localement avancé, traitement de 2e intention (du) - Cancer du sein métastasique, traitement de 2e intention (du)
Posologie standard
Dans le cas de : Association au paclitaxel
  • Administrer les jours 1 et 8 de chaque cycle de 21 jours
  • Posologie à adapter en fonction de la toxicité
  • 1 250 mg/m² 1 fois ce jour
Patient de sexe féminin
Cancer de l'ovaire localement avancé, traitement de 2e intention (du) - Cancer de l'ovaire métastasique, traitement de 2e intention (du)
Posologie standard
Dans le cas de : Association à la carboplatine
  • Administrer les jours 1 et 8 de chaque cycle de 21 jours
  • Posologie à adapter en fonction de la toxicité
  • 1 000 mg/m² 1 fois ce jour

Modalités d'administration du traitement

  • Posologie à adapter en fonction de la tolérance
  • Respecter la durée de perfusion recommandée
  • Respecter le schéma posologique

Incompatibilités physico-chimiques

  • Compatibilité avec certains solvants
  • Incompatibilité avec tous les médicaments

INFORMATIONS RELATIVES À LA SÉCURITÉ DU PATIENT

GEMCITABINE (chlorhydrate) 1 g pdre p sol p perf
Niveau de risque : X Critique III Haut II Modéré I Bas

Contre-indications

X Critique
Niveau de gravité : Contre-indication absolue

Précautions

II Modéré
Niveau de gravité : Précautions
  • Antécédent d'alcoolisme
  • Antécédent d'hépatite
  • Antécédent de cirrhose hépatique
  • Antécédent de maladie cardiovasculaire
  • Chimiothérapie combinée
  • Femme susceptible d'être enceinte
  • Grossesse
  • Homme en âge de procréer
  • Insuffisance hépatique
  • Insuffisance médullaire
  • Insuffisance rénale
  • Métastase hépatique
  • Partenaire enceinte ou susceptible de l'être
  • Présence d'anticorps anti-HBc
  • Radiothérapie
  • Sérologie hépatite B négative
  • Sujet de moins de 18 ans
  • Vaccins vivants

Interactions médicamenteuses

X Critique
Niveau de gravité : Contre-indication

Cytotoxiques + Vaccins vivants atténués

Risques et mécanismesRisque de maladie vaccinale généralisée éventuellement mortelle.
Conduite à tenir- Et pendant les 6 mois suivant l'arrêt de la chimiothérapie. - Et, à l'exception de l'hydroxycarbamide dans son indication chez le patient drépanocytaire.
III Haut
Niveau de gravité : Association déconseillée

Cytotoxiques + Olaparib

Risques et mécanismesRisque de majoration de l'effet myélosuppresseur du cytotoxique.
Conduite à tenir

Cytotoxiques + Phénytoïne (et par extrapolation, fosphénytoïne) (voie systémique)

Risques et mécanismesRisque de survenue de convulsions par diminution de l'absorption digestive de la seule phénytoïne par le cytotoxique, ou bien risque de majoration de la toxicité ou de perte d'efficacité du cytotoxique par augmentation de son métabolisme hépatique par la phénytoïne ou la fosphénytoïne.
Conduite à tenir
II Modéré
Niveau de gravité : Précaution d'emploi

Cytotoxiques + Antivitamines K

Risques et mécanismesAugmentation du risque thrombotique et hémorragique au cours des affections tumorales. De surcroît, possible interaction entre les AVK et la chimiothérapie.
Conduite à tenirContrôle plus fréquent de l'INR.
I Bas
Niveau de gravité : A prendre en compte

Cytotoxiques + Flucytosine

Risques et mécanismesRisque de majoration de la toxicité hématologique.
Conduite à tenir

Cytotoxiques + Immunosuppresseurs

Risques et mécanismesImmunodépression excessive avec risque de syndrome lymphoprolifératif.
Conduite à tenir

Grossesse et allaitement

Contre-indications et précautions d'emploi
Grossesse (mois)Allaitement
123456789
RisquesIIX

X Contre-indication absolue II Précaution

Fertilité et Grossesse

  • Info prof de santé : informer la patiente des risques du trt pour le foetus en cas de grossesse
  • Information du patient : consulter son médecin en cas de suspicion de grossesse
  • Information du patient : envisager une conservation du sperme avant le début du traitement
  • Risque sur la fertilité masculine
  • Utiliser chez l'homme une contraception efficace pdt le trt puis pdt 6 mois après l'arrêt du trt
  • Utiliser chez la femme une contraception efficace pdt le trt puis pdt 6 mois après arrêt du trt

Risques liés au traitement

  • En cas d'extravasation arrêter la perfusion et recommencer dans une autre veine
  • Risque d'anémie
  • Risque d'aplasie médullaire
  • Risque de leucopénie
  • Risque de pneumopathie
  • Risque de réactivation de l'hépatite B
  • Risque de syndrome d'encéphalopathie postérieure réversible
  • Risque de syndrome de fuite capillaire
  • Risque de syndrome hémolytique et urémique
  • Risque de thrombopénie
  • Risque de trouble cardiovasculaire

Surveillances du patient

  • Surveillance de la fonction hépatique pendant le traitement
  • Surveillance de la fonction rénale pendant le traitement
  • Surveillance de la formule sanguine avant chaque cure

Mesures à associer au traitement

  • Recommandations relatives à la manipulation de médicaments cytotoxiques
  • Traitement à administrer par un médecin spécialisé

Traitement à arrêter définitivement en cas de...

  • Traitement à arrêter en cas de microangiopathie thrombotique
  • Traitement à arrêter en cas de syndrome d'encéphalopathie postérieure réversible
  • Traitement à arrêter en cas de syndrome de fuite capillaire

Information des professionnels de santé et des patients

  • Info du patient :ce trt peut altérer la capacité à conduire des véhicules et à utiliser des machines

Effets indésirables

SystèmesFréquence de moyenne à élevée (?1/1 000)Fréquence basse (Fréquence inconnue
ANOMALIE DES EXAMENS DE LABORATOIRE
  • Neutropénie (Très fréquent)
  • Hyperbilirubinémie (Fréquent)
  • Leucopénie (Très fréquent)
  • Protéinurie (Très fréquent)
  • Phosphatases alcalines (augmentation) (Très fréquent)
  • Granulopénie (Très fréquent)
  • Transaminases (augmentation) (Très fréquent)
  • Gamma GT (augmentation) (Rare)
  • CANCEROLOGIE
  • Réactivation radique
  • DERMATOLOGIE
  • Dermatite allergique (Très fréquent)
  • Hypersudation (Fréquent)
  • Prurit (Fréquent)
  • Alopécie (Très fréquent)
  • Desquamation cutanée (Rare)
  • Ulcère cutané (Rare)
  • Dermatose bulleuse (Très rare)
  • Eruption vésiculeuse (Rare)
  • Réaction cutanée sévère (Rare)
  • Ulcère muqueux
  • Syndrome de Stevens-Johnson
  • Pseudocellulite
  • Syndrome de Lyell
  • DIVERS
  • Frisson (Fréquent)
  • Oedème (Très fréquent)
  • Fièvre (Fréquent)
  • Neutropénie fébrile (Fréquent)
  • Oedème périphérique (Très fréquent)
  • Fatigue (Fréquent)
  • Décès (Très rare)
  • Asthénie
  • Sensation d'ébriété
  • Syndrome pseudogrippal
  • Oedème de la face
  • HÉMATOLOGIE
  • Aplasie médullaire (Très fréquent)
  • Thrombopénie (Très fréquent)
  • Anémie (Très fréquent)
  • Thrombocytose (Très rare)
  • Hémorragie
  • HÉPATOLOGIE
  • Hépatopathie sévère (Peu fréquent)
  • Insuffisance hépatique (Très rare)
  • Hépatite
  • IMMUNO-ALLERGOLOGIE
  • Réaction anaphylactique (Très rare)
  • Réaction anaphylactoïde (Très rare)
  • INFECTIOLOGIE NON PRECISÉE
  • Infection (Fréquent)
  • Sepsis
  • INSTRUMENTATION
  • Réaction au point d'injection (Très rare)
  • NUTRITION, MÉTABOLISME
  • Anorexie (Fréquent)
  • ORL, STOMATOLOGIE
  • Ulcération buccale (Fréquent)
  • Stomatite (Fréquent)
  • Rhinite (Fréquent)
  • PSYCHIATRIE
  • Insomnie (Fréquent)
  • SYSTÈME CARDIOVASCULAIRE
  • Insuffisance cardiaque (Rare)
  • Vascularite (Très rare)
  • Infarctus du myocarde (Rare)
  • Gangrène (Très rare)
  • Hypotension artérielle (Rare)
  • Syndrome de fuite capillaire (Très rare)
  • Arythmie supraventriculaire (Rare)
  • Microangiopathie thrombotique (Très rare)
  • Arythmie
  • Malaise
  • SYSTÈME DIGESTIF
  • Constipation (Fréquent)
  • Nausée (Très fréquent)
  • Diarrhée (Fréquent)
  • Vomissement (Très fréquent)
  • Colite ischémique
  • SYSTÈME MUSCULO-SQUELETTIQUE
  • Dorsalgie (Fréquent)
  • Douleur musculaire (Fréquent)
  • Polymyosite
  • SYSTÈME NERVEUX
  • Céphalée (Fréquent)
  • Difficulté d'endormissement (Très fréquent)
  • Somnolence (Fréquent)
  • Syndrome d'encéphalopathie postérieure réversible (Très rare)
  • Neuropathie périphérique sensitive
  • Accident vasculaire cérébral
  • Neuropathie motrice multifocale
  • SYSTÈME RESPIRATOIRE
  • Oedème pulmonaire (Peu fréquent)
  • Dyspnée (Très fréquent)
  • Bronchospasme (Peu fréquent)
  • Toux (Fréquent)
  • Syndrome de détresse respiratoire aiguë (Rare)
  • Eosinophilie pulmonaire
  • Pneumopathie interstitielle
  • UROLOGIE, NÉPHROLOGIE
  • Hématurie (Très fréquent)
  • Insuffisance rénale (Rare)
  • Syndrome hémolytique et urémique (Rare)
  • Voir aussi les substances

    Gemcitabine chlorhydrate

    Chimie
    IUPAC2'-désoxy-2',2'-difluorocytidine
    Synonymesgemcitabine hydrochloride
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