Mise à jour : 10 août 2012
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Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le marché mondial des plantes médicinales représente actuellement plus de 60 milliards de dollars par an. Dans la plupart des pays d’Asie, les médecines traditionnelles sont toujours en vigueur et font largement appel aux plantes.

La phytothérapie en Inde : la médecine ayurvédique

plantes

La médecine ayurvédique (« science de la vie » en sanscrit) est employée en Inde depuis environ 2 500 ans avant notre ère. Il s’agit de la plus ancienne tradition médicale connue. Issu des Vedas, anciens textes écrits par des sages hindous, ce système de santé présente quelque similitude avec la médecine traditionnelle chinoise (voir ci-dessous). Toujours en vigueur aujourd’hui, la médecine ayurvédique s’appuie sur un système de pensée qui conçoit la santé comme un tout et dans lequel la phytothérapie occupe une place privilégiée.

Le praticien ayurvédique cherche à guérir la personne en l’aidant à retrouver l’équilibre perdu, véritable cause de la maladie, selon l’Ayurveda. En effet, une personne en harmonie avec son environnement, et dont le mode de vie est équilibré, sera naturellement heureuse et en bonne santé. C’est lorsque cet équilibre est rompu que survient la maladie. Le praticien utilise diverses techniques pour connaître la nature de la personne, détecter les déséquilibres causant sa maladie et l’aider à retrouver son état de santé naturel.

Les tenants de la médecine ayurvédique considèrent la personne comme un microcosme de l’Univers, lequel est constitué de cinq éléments fondamentaux : l’espace, l’air, le feu, l’eau et la terre. Ces cinq éléments se combinent pour former trois forces fondamentales, les dosha (le vata ou principe de l’air ; le pitta, ou principe de feu ; le kâpha, ou principe de l’eau). L’équilibre et les interactions entre ces éléments déterminent la nature de chaque personne sur les plans physique, émotionnel, intellectuel et spirituel. L’équilibre relatif des trois dosha entre eux détermine donc la nature spécifique de chaque personne, c’est-à-dire sa constitution.

Les remèdes employés sont essentiellement composés de plantes (on en dénombre environ 1.250). Il s’agit de mélanges dosés pour chaque patient et que l’on prépare, selon les cas, sous forme d’infusion, de lotion, de cataplasme ou de pilules. Les principes d’énergie dominants sont stimulés ou, au contraire, atténués par des plantes adaptées. Un excès de kâpha, par exemple, qui peut se traduire par une surcharge pondérale et une certaine forme de léthargie, pourra être soigné avec le gingembre (Zingiber officinale) et le piment (Capsicum frutescens). Un tempérament de type pitta pourra être modéré par la chiretta (Swertia chirata) ou la racine de pissenlit (Taraxacum officinale).

L’usage pharmacologique des plantes ayurvédiques fait l’objet de nombreuses études scientifiques en Inde et en Occident ; c’est le cas par exemple du curcuma (Curcuma longa), de l’ashwagandha (Withania somnifera) ou de la boswellie (Boswellia serrata).

La phytothérapie en Chine : la médecine traditionnelle chinoise

La médecine traditionnelle chinoise, datant de plusieurs millénaires, continue à exister parallèlement à la médecine occidentale dont elle est radicalement différente. Sa conception de la santé et de la maladie est indissociable d’une certaine vision du monde. L’homme est régi par les mêmes principes universels que tout ce qui l’entoure : d’une part, le qi, ou énergie vitale et, d’autre part, le yin et le yang, deux forces opposées mais complémentaires. Le corps fonctionne sous l’effet de la circulation de l’énergie et n’atteint un parfait état de santé que si l’équilibre règne entre le yin et yang. Pour prévenir la maladie et soigner les troubles, les praticiens chinois font appel à cinq disciplines : la diététique chinoise, l’acupuncture, les massages tui na, les exercices énergétiques (qi gong et tai-chi) et la pharmacopée chinoise. Cette dernière recense des milliers de substances médicinales dont environ trois cents sont d’usage courant. On y trouve principalement des plantes, mais également des produits animaux et des substances minérales.

Déjà au Ier siècle de notre ère, le traité d’herboristerie Shen Nong recensait plus de 250 plantes médicinales, en précisant leur « température » et leur « saveur » dont l’association détermine les potentialités curatives de chacune. Ainsi, une plante « chaude » (yang) telle que le ginseng (Panax ginseng), très tonifiante, est employée pour traiter les états froids (yin).

La pharmacopée chinoise fait aujourd’hui l’objet de travaux scientifiques dans plusieurs centres universitaires : plus de 8 000 plantes sont ainsi répertoriées et analysées. L’Institut de recherche de l’Académie de Pékin qui regroupe quelque trois mille chercheurs, médecins et techniciens, a pour mission d’établir un parallèle entre les théories médicales traditionnelles et la médecine moderne.

La phytothérapie chinoise est-elle dangereuse ?
Récemment, un décès et plusieurs cas d'insuffisance rénale grave sont survenus en France et en Belgique à la suite de prises de gélules censées contenir la plante chinoise Stephania tetrandra. En fait, ces gélules contenaient de l'Aristolochia fangchi, toxique pour les reins, et dont le nom chinois est proche de celui de Stephania tetrandra.
La réglementation chinoise sur la culture et la vente des plantes destinées à l'exportation a été considérablement renforcée ces dernières années, offrant plus de garanties concernant la nature et la qualité des plantes.
Les médicaments traditionnels chinois manufacturés exigent en revanche une plus grande prudence. Lors d'analyses effectuées par la Food and Drug Administration aux États-Unis, il est ressorti que certains de ces produits contenaient des substances non mentionnées sur la liste des ingrédients (en particulier des médicaments de type antibiotiques, corticoïdes ou hormonaux). Mieux vaut donc se procurer des produits recommandés par des praticiens connus et ne jamais se fournir via Internet.

La phytothérapie au Japon : la médecine kampo

La médecine kampo , qui signifie « méthode chinoise », est la version japonaise de la médecine traditionnelle chinoise, à laquelle elle emprunte le système théorique - notamment les notions de yin et de yang - aussi bien que les techniques et la pharmacopée.

La médecine chinoise a été introduite au Japon au VIe ou VIIe siècle de notre ère. À la fin du XIXe siècle, le gouvernement japonais décida d’abandonner l’enseignement du kampo et d’adopter la médecine occidentale. Toutefois, depuis les années 1970, on assiste à un renversement de tendance. Un institut de recherche en médecine traditionnelle a été créé à Tokyo et le kampo est à nouveau enseigné à la faculté de médecine.

Aujourd’hui, la médecine traditionnelle japonaise serait pratiquée par plus de trois quarts des généralistes. Elle est en outre remboursée en partie par le système gouvernemental d’assurance.

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